Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est plus que jamais convaincu que le statu quo ne peut être maintenu pour longtemps. Saïd Sadi, le président du parti, l’a affirmé encore hier, dans son allocution introductive aux travaux du conseil national réuni en session ordinaire à Alger.
Le leader du RCD ne voit pas comment l’Algérie échapperait aux bouleversements qui sont intervenus ou qui sont en cours dans la région, quand bien même le pays dispose de l’argent. «Ils ne peuvent pas maintenir le statu quo. L’Algérie ne peut pas échapper aux bouleversements qui secouent la région, même si elle a de l’argent», a affirmé Saïd Sadi qui, enchaînant, a souligné que «ce sont 39 milliards de dollars qui ont été dépensés sans programmation ni contrôle, en six mois».
Pour Saïd Sadi, même couplée à une répression féroce, cette «dilapidation » n’a pas évité que des émeutes éclatent, à l’image de celles qui ont secoué des quartiers de la capitale, dont Bab-El-Oued. Les temps à venir ne se présentent pas par ailleurs sous de meilleurs auspices, tant est que l’économie mondiale qui connaît un ralentissement entraînera un effondrement du prix du baril. Surtout, aussi, que le régime en place, a noté Saïd Sadi, a, au plan intérieur, mis en branle une politique de fermeture, laquelle est traduite par le vote du nouveau code communal qui renforce les prérogatives de l’administration au détriment de l’élu ainsi que le projet de loi de finances 2012 qui s’assimile à un projet de guerre. Pendant qu’il ferme à l’intérieur, le régime, a souligné Sadi, tente de donner des assurances à la communauté internationale.
«Les délais impartis pour les réformes politiques annoncées en avril dernier sont largement dépassés. De plus, on n’entend plus parler de la révision de la Constitution.» Pour Saïd Sadi, le pouvoir compose avec Omar El Bechir, Ahmadinedjad, Bachar Al Assad, Abdallah Saleh et Kadhafi et se propose en même temps d’être le sous-traitant sécuritaire pour l’Occident.
Il n’est pas question de servir d’alibi
Evoquant, sans trop s’y appesantir, les prochaines élections, le président du RCD a affirmé qu’«il n’est pas question de servir d’alibi», ceci avant de rappeler le chapelet de conditions à même d’éviter les fraudes électorales. Des conditions que le parti réclame depuis longtemps, notamment une surveillance internationale massive et de qualité. Saïd Sadi a dénoncé par ailleurs le chantage par l’islamisme, genre si les élections sont honnêtes et transparentes, les islamistes vont gagner. Cela étant, le leader du RCD ne voit pas naître quelque chose de salutaire dans cette opposition entre le DRS et la présidence de la République. «Il y a des oppositions sérieuses entre la présidence et le DRS mais il ne faut pas perdre de vue que c’est un système maffieux et l’on sait qu’aucune maffia n’a disparu par l’implosion.»
S. A. I.