L’ancien président du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), Saïd Sadi, a répondu dans un message posté sur sa page Facebook dans la soirée d’hier à l’article d’un éditorialiste du quotidien francophone El-Watan, paru le 25 avril dernier.
Dans son édito, l’un des fondateurs d’El-Watan, Ali Bahmane, s’est interrogé sur les raisons qui ont poussé Saïd Sadi à « ressortir une histoire vieille de 27 années ayant trait à l’argent public ayant servi au démarrage de la presse indépendante ».
Ali Bahmane a, entre autres, accusé Saïd Sadi d’avoir « intégré le RCD dans le gouvernement Bouteflika » et de reprocher aux médias leurs critiques du régime.
Réagissant à cet édito, l’ancien homme fort du RCD déplore une partie de la presse écrite privée dont l’autonomie intellectuelle est prise en otage par un clan. « Gageons qu’une autre opération, même exécutée dans des termes moins équilibrés, aurait été saluée si elle avait profité au clan qui a pris en otage l’autonomie intellectuelle d’une partie de la presse écrite privée », écrit Saïd Sadi, affirmant que « le style allusif et tendancieux utilisé pour évoquer cette missive est typique de la tentation de fabriquer l’opinion du citoyen au lieu de l’aider à façonner son libre arbitre ».
Saïd Sadi poursuit en fustigeant le chroniqueur: « le lecteur comprendra que l’on puisse répugner à entrer dans le commerce des mémoires dans lequel se laisse, hélas, aspirer monsieur Bahmane dont il m’est arrivé d’entendre, en aparté au moins, des avis plus lucides et mieux nuancés ».
Saïd Sadi s’adresse également dans son message aux nouvelles générations de journalistes. « L’époque dont la seule évocation semble faire perdre à M. Bahmane toute « retenue » reste, pour les nouvelles générations de journalistes, une séquence d’autant plus handicapante qu’ils sont sommés de taire un héritage subi qui les condamne, à leur tour, au statut d’obligés ».
L’ancien président du RCD conclut ainsi sa lettre: « J’ai bien tenté de convaincre mes interviewers de ne pas aborder un sujet aussi délicat dans une émission consacrée à un artiste qui, lui, a su préserver son autonomie intellectuelle et son éthique professionnelle dans un univers de compromissions et de renoncement. En vain.
Devant tant d’insistance et de détermination à briser un tabou mutilant, je doute que l’omerta qui a, jusque là, imposé ce déni empêche les jeunes journalistes de vivre enfin leur « aventure intellectuelle ». Ne serait-ce que parce qu’elle a permis de révéler au grand jour l’irrépressible volonté d’émancipation des nouvelles générations de ses confrères, l’invective de M. Bahmane a déjà eu son utilité ».