Saïd Sadi appelle à un nouvel ordre constitutionnel

Saïd Sadi appelle à un nouvel ordre constitutionnel

 L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Said Saâdi, a appelé jeudi au cours d’une rencontre à Tizi-Ouzou à un « nouvel ordre constitutionnel » en Algérie pour aller vers un ordre politique adapté aux réalités nationales et mondiales.

« Le défi de l’heure est la mise en place des fondations de la République », a soutenu M. Saâdi lors d’une conférence tenue à l’Université Mouloud Mammeri (UMMTO), soulignant qu' »une fois ce constat fondamental admis, on peut engager la réflexion sur les durées, les méthodes, les structures, le contenu et les objectifs de la transition ».

Une transition qui doit être, a-t-il expliqué, « pensée comme la clé de voûte de l’Algérie future » et pour laquelle « les acteurs politiques les plus avisés, les groupes sociaux les plus crédibles doivent être activement mobilisés (…) pour poser, en termes lisibles par tous, les principes généraux qui détermineront la vie de la nation démocratique ».

Cette période « doit être aussi courte que possible et l’armée n’est pas compétente pour accompagner une transition démocratique « , a-t-il ajouté, tout en prévenant que ce souci « légitime ne doit pas évacuer l’importance qualitative de cette période dont tout dépend » et « toute précipitation peut engendrer des effets pervers dont le pays peut faire l’économie ».

C’est pourquoi, a-t-il considéré, il y a lieu de « prendre le temps qu’il faut pour débattre, afin que tout un chacun entende et comprenne ce dont signifie le soulèvement citoyen et ce qu’il implique pour notre destin immédiat ».

Si cette base, a-t-il poursuivi, « est actée comme une référence imprescriptible de l’organisation de la cité, la suite peut être envisagée avec plus de facilité ». Cependant, pour ce faire, « il faudra de la persuasion, de la pédagogie et, au besoin, de la fermeté », a opiné Said Saâdi.

Concrètement, une première approche pourrait consister, a-t-il souligné, « à organiser des rencontres locales puis régionales dont la synthèse des idées émises dans ces agoras servira d’offre politique définissant les grandes lignes et les agendas sur lesquels doit s’organiser la transition ».

Pour le reste, a noté M. Saâdi, « les propositions de l’opposition se recoupent sur le fond. Présidence collégiale, gouvernement de transition, commission indépendante d’organisation des élections, font consensus ».

En termes de priorités, il a relevé que l’ensemble des acteurs qui se sont exprimés à la faveur de cette dynamique populaire, « conviennent que l’élection législative devant aboutir à l’assemblée qui élaborera une nouvelle Constitution doit être le premier scrutin de l’Algérie nouvelle ».

Et, a-t-il dit, « c’est au parlement démocratiquement élu de définir, puis d’adopter la nature du régime qui sied le mieux au pays, présidentiel ou parlementaire », l’essentiel étant, a-t-il ajouté, que « les préalables démocratiques soient clairement et solennellement prescrits en tant que postulats inviolables ».

APS