Said Sadi agressé à Alger : « Dégage sale kabyle, retourne chez toi à Tizi Ouzou…»

Said Sadi agressé à Alger : « Dégage sale kabyle, retourne chez toi à Tizi Ouzou…»

Le président du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), Said Sadi, a été victime samedi 5 mars d’agressions physiques et verbales de la part de jeunes « baltaguias » alors qu’il s’apprêtait à participer à la marche à l’appel de la CNCD. Traité de « sale kabyle », de « juif », Said Sadi a été légèrement blessé à la main gauche par un coup de couteau. DNA a recueilli son témoignage.

« Je me suis rendu samedi vers 10 45 h à Place El Mouradia pour participer à la marche de la CNCD. Alors que j’étais  à 150 mètres de la Place, les flics ont vite fait de signaler ma présence par Talkie Walkie. ‘ Il vient d’arriver’, disaient-ils.

A peine descendu de ma voiture, je suis encerclé par un groupe de personnes, peut-être une quarantaine, des baltaguias, qui profèrent des insultes à mon endroit. Ce sont les flics eux-même qui ont rameuté les baltaguia. Je les entendais crier ‘Dégage sale Kabyle’. ‘Sale juif’. ‘Retourne chez toi à Tizi Ouzou’ ou ‘A mort Sadi’. Les policiers ont fait un cordon autour de moi pour que je sois livré aux voyous.

Dans la cohue, j’aperçois un jeune, un couteau à la main, qui fait un geste de m’asséner un coup. Je lève mon bras gauche instinctivement. La lame de son couteau me blesse légèrement aux doigts.

J’ai pu voir un autre baltagui, un sabre à la main, se ruer sur un manifestant qui était à terre. Ce dernier a été heureusement secouru par d’autres personnes.

Pendant ce temps-là, les policiers étaient restés impassibles. Ils laissaient faire les agresseurs. Visiblement, ils avaient reçu des instructions pour me livrer au lynchage de la foule de voyous qui ont été emmenés en renfort.

Je me suis alors engouffré dans la voiture pour échapper au lynchage. Au moment de la fuite, notre voiture a été poursuivie et saccagée.

Je précise que je me suis rendu au point de la marche sans ma protection.

J’ai congédié depuis une semaine les hommes qui assurent ma protection, dont certains sont des proches qui sont avec moi depuis des années.

Il y a une semaine, la DGSN ( Direction générale de la sureté nationale) a voulu changer les personnes qui assurent ma protection en choisissant elle-même les éléments. J’ai refusé.

Ce qui s’est passé est un véritable traquenard. Un acte politique très grave.»