SAïD SADI à M’chedallah : “40 milliards de dollars ont été retirés des caisses de l’état”

SAïD SADI à M’chedallah : “40 milliards de dollars ont été retirés des caisses de l’état”

“Le pouvoir en place est illégitime depuis l’indépendance. Il s’est autoproclamé par un coup d’état sur la légitimité historique qui est le GPRA. Depuis, il se maintient par la force. Si les grandes puissances avaient fermé les yeux sur ces régimes de dictature, le glas a sonné aujourd’hui.” Tel est le constat fait sur le régime actuel par le Dr Saïd Sadi, président du RCD, lors d’une conférence-débat animée, vendredi en fin de journée, à la bibliothèque municipale de M’Chedallah.

Les événements vécus par les pays voisins, notamment la Libye et la Tunisie, contamineront sans doute notre pays. “La révolution contre le colonialisme avait fait boule de neige au niveau de ces pays. Actuellement, c’est le vent de la démocratie qui souffle et touchera tous les pays y compris le nôtre”, affirme-t-il devant une foule venue nombreuse échanger avec lui les points de vue sur la situation nationale. Avec son franc-parler, Sadi tombe à bras raccourcis sur le régime en place en le qualifiant de “dictatorial”. à l’instar des autres régimes similaires, “ils avaient une couverture des grandes puissances qui se servaient des richesses des pays au moindre coût, et 20% des budgets de ces revenus partent dans la corruption. Depuis le dernier discours d’Obama, à Accra au Ghana, les donnes ont changé. C’est la légitimité qui prime. D’autre part, la technologie, notamment l’Internet, permet une communication entre les peuples”, atteste, le chef du RCD.

La politique sociale menée par le pouvoir n’est pas du goût du leader du RCD. Pour lui, le pouvoir gère à l’improviste chaque situation et distribue l’argent des rentes pétrolières sans contrôle. Son objectif est de se maintenir au pouvoir. “Depuis janvier à ce jour, 40 milliards de dollars ont été retirés des caisses de l’état sans aucun contrôle alors que durant l’ère Zeroual, le budget annuel de l’Algérie était de 9 milliards de dollars. Une commune rurale à Chlef a bénéficié de 48 projets de pressings dans le cadre de l’Ansej et de la Cnac”, révèle le chef du RCD. Analysant la situation qui prévaut en Algérie, il estime qu’“elle est engendrée par le DRS qui compte en son sein des dizaines de milliers de personnes non contrôlées. Il faut une refonte de ce service qui deviendra un service de renseignement contrôlé”, recommande-t-il.

Commentant l’actualité, le président du RCD a sévèrement critiqué les derniers événements qu’avait connus Azazga : “C’est dû à la culture de la haine semée par le pouvoir en place entre les Algériens des différentes régions.” Il a rendu un hommage aux habitants de cette région qui n’a pas répondu “à la bavure militaire”.

Abordant le volet de la langue amazighe, il s’est félicité des mesures prises par le roi du Maroc qui officialise la langue amazighe.

Au sujet de la commission des réformes présidées par Bensalah, “ce n’est pas un dialogue mais un bavardage. Dîtes ce que vous voulez et moi je verrai”, ironisera Saïd Sadi qui posera encore le problème de la censure dans les médias publics

“Ce n’est pas la censure qui est difficile à digérer mais le fait qu’on en parle à votre place et qu’ils vous font dire ce qu’ils veulent”, conclura Sadi dont l’intervention a été suivie d’un débat.