Saïd Bouteflika recevra-t-il Raul Castro ?

Saïd Bouteflika recevra-t-il Raul Castro ?

Raul Castro, le frère héritier du vieux dictateur, comme son autre frère algérien, est à Alger pour une visite d’ »amitié et de travail » de trois jours, selon le jargon usité.

C’est une histoire d’héritage de pouvoirs entre frères. Celle de deux systèmes despotiques qui vivent hors du temps. Celui de Cuba accaparé par la fraterie des Castro. Et l’autre, algérien, sur lequel règne sans partage Abdelaziz Bouteflika, chef de l’Etat et son frère Saïd, conseiller sur décret non publiable.

Raoul Castro, 84 ans, un des derniers dictateurs communistes de la planète, est à Alger. Mais qui devrait accueillir le chef de l’Etat cubain, sachant qu’il est le  frère de celui qui a passé sa vie à diriger Cuba.

Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, malade, ayant usé quatre mandats, devrait laisser son frère, Saïd, le rencontrer pour nous permettre de savourer la confiscation de l’Algérie.

Mais qui s’y opposerait à ce que Saïd Bouteflika reçoive Raul Castro, frère de Fidèle Castro, qui a régné des années sur Cuba ? D’ailleurs on n’est plus à une escroquerie près.

Que Bouteflika ose ce tour de force pour dire à ce monde qui l’observe, avec beaucoup de complicité, qu’il ne craint personne, aucune justice, fût-elle… mondiale. Sinon, Raul Castro serait fâché de ne pouvoir rencontrer le « frère » de son frère. Deux hommes de pouvoir dont la rencontre remonte au tout début des années 1960.

L’Algérie qui n’est pas une république peut bien outrepasser toutes les règles, toutes les lois et toutes les conventions internationales qu’elle a entérinées. Le constat est là : elle est une propriété privée. Les Algériens le savent depuis déjà un paquet d’années. Reste à savoir quand vont-ils reprendre leur destin en main.

Achour Boufetta