Saïd Bouteflika évoque son frère et prend la défense de Chakib Khelil

Saïd Bouteflika évoque son frère et prend la défense de Chakib Khelil

Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh a été ouvert hier au tribunal de Dar El Beida. Parmi les accusés, le frère et conseiller de l’ancien président, Saïd Bouteflika. Lors de son audition, ce dernier a fait de nouvelles révélations concernant les affaires dont il est poursuivi.

Après l’audition du principal mis en cause, en l’occurrence Tayeb Louh, le tour de Saïd Bouteflika était venu. Il a d’emblée tenu à clamer son innocence en affirmant à l’adresse du juge : « je suis innocent de toutes les charges retenues contre moi ».

Ainsi, le frère du président déchu est revenu sur toutes les affaires dont il fait objet de poursuites. Concernant l’affaire du complot, « j’ai comparu en premier lieu en tant que témoins. Lorsque j’ai répondu que je n’étais au courant de rien, on m’a signifié littéralement ‘’assume tes responsabilités’’ ».

Le prévenu affirme, en outre, qu’il a passé « du témoin à l’accusé », ajoutant que le juge lui avait dit : « si tu gardes le silence, tu seras accusé. Moi, j’ai préféré garder le silence, puis j’ai informé le procureur général que j’avais été victime de menaces ».

Il a également souligné qu’il est poursuivi dans l’affaire de Beur TV et celle de Chakib Khelil, précisant qu’il s’agit « d’affaires politiques et non juridiques ». « Lorsque j’ai été au poste de conseiller, 80% des lettres que je reçois portent sur des réclamations, que je transmettais aux responsables concernés sans aucune intervention de ma part ».

Affaire Beur TV

Concernant l’affaire Beur TV, Said Bouteflika affirme qu’il n’avait aucune relation avec son directeur. « J’ai reçu un SMS de Nacer Mehigueni, que j’avais transmis au ministre de la Justice le 19 décembre 2018 », a-t-il déclaré au juge.

Ce dernier, poursuit encore Saïd Bouteflika, « ne m’a pas répondu. J’ai ensuite envoyé le SMS à Ali Haddad. Quelques jours après, le jugement concernant cette chaine a été rendu ». Ici, le prévenu demande encore au juge : « Où est l’intervention ici ? Quelle est mon influence ? ».

Concernant l’affaire Chakib Khelil, le prévenu a indiqué qu’il s’agit « d’une décision politique et pas de justice ». Lorsque mon frère avait pris le pouvoir en 1999, il a été la cible de plusieurs cercles. Mais il pardonnait tout sauf ce qui touche à sa mère », a-t-il déclaré.

« Il n’avait jamais poursuivi personne durant ses 20 ans de sa présidence, malgré les calomnies et les insultes qui l’ont touché, lui et sa famille », a-t-il ajouté. « Nous avons été victimes d’insultes de la part de journalistes, mais nous n’avons jamais emprisonné quiconque ».

Le mandat d’arrêt lancé contre Chakib Khelil et sa famille

Prenant la défense de l’ancien ministre de l’Énergie, Saïd Bouteflika déclare que « Chakib Khellil avait été humilié dans le journal télévisé lorsque le procureur général annonçait violemment le mandat d’arrêt lancé contre lui et sa famille ».

« Ceci est inacceptable et porte atteinte au secret de l’instruction. Ce procureur, dont je ne citerai pas le nom, a traité l’affaire avec tous les préjugés. Il a dit qu’il avait été sommé par le ministre de la Justice pour se présenter à la télévision », a ajouté Saïd Bouteflika.

Il a ajouté : « Je confirme que Chakib Khalil a grandi avec Abdelaziz Bouteflika. Ils avaient étudié ensemble et il l’appelait mon frère. J’étais en contact avec lui via sa ligne Mobilis parce qu’il était un ami de la famille lui et sa famille ».

Concernant le mandat d’arrêt lancé contre Chakib Khellil, Saïd Bouteflika affirme que son frère l’avait informé qu’il avait parlé de ça avec le ministre de la Justice de l’époque.