À 24 ans, Nuri Şahin compte déjà 32 capes, après avoir fait ses preuves dans les différentes sélections de jeunes de son pays. L’année 2005 marque un tournant important dans la carrière de l’ancien meneur de jeu du Borussia Dortmund. Sous son impulsion, la Turquie remporte alors le Championnat d’Europe U-17 en Italie.
Dans la foulée, Şahin mène son équipe en demi-finale de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA. Il revient du Pérou les bras chargés de récompenses individuelles : le Soulier d’Argent Adidas, qui récompense le deuxième meilleur buteur du tournoi, et le Ballon de bronze Adidas, décerné au troisième meilleur joueur. Le natif de Lüdenscheid, en Allemagne, entame alors une irrésistible ascension. Il fait ses débuts sous les couleurs du Borussia Dortmund et devient le plus jeune joueur de l’histoire de la Bundesliga. Il dispute également son premier match en équipe nationale, contre l’Allemagne. Il participe à la victoire des Milliler (2:0) en marquant peu après son entrée en jeu. Il reste à ce jour le plus jeune joueur à avoir joué et marqué pour la Turquie. Depuis, Şahin s’est aguerri au Feyenoord Rotterdam et a mené le Borussia Dortmund au titre de champion d’Allemagne 2011. Prêté à Liverpool par le Real Madrid après une saison blanche en Espagne, il est déjà tourné vers l’avenir. Il suivra d’abord avec intérêt la Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2013, organisée en Turquie, avant de viser la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™.
Nuri Şahin, que vous évoque le grand rendez-vous que s’apprête à accueillir votre pays en 2013 ?
La Coupe du Monde U-20 va avoir lieu chez nous en 2013 et je peux vous dire que l’ambiance bat déjà son plein en Turquie. C’est une magnifique occasion pour notre pays de démontrer sa capacité à organiser de grandes compétitions internationales. Le football joue un rôle très important dans la vie des Turcs. C’est sans doute la chose la plus importante. Il ne se passe pas un jour sans que l’on parle de football car nous sommes un pays de passionnés. Je sais que mes compatriotes vont vivre un beau moment et cela me remplit de joie.
Un tournoi de ce genre peut-il changer la carrière d’un jeune joueur ?
Ces rendez-vous sont très importants, surtout pour le développement individuel des footballeurs. Ces compétitions représentent souvent un bon aperçu de ce qui les attend chez les professionnels. Ils vont passer à la télévision et ils retourneront dans leurs clubs avec la satisfaction de s’être mesurés aux meilleurs. J’ai gardé d’excellents souvenirs de la Coupe du Monde U-17 au Pérou. C’était une année exceptionnelle pour moi. Ce tournoi a facilité la suite de ma carrière et m’a permis de devenir un meilleur joueur.
Que peut espérer la sélection U-20 turque, sachant qu’elle évoluera devant son public ?
Je dois avouer que je ne connais pas la composition de l’équipe. Toutefois, il y a des constantes dans le football turc : quand nous nous qualifions pour une grande compétition, nous nous montrons plutôt à notre avantage. Je suis donc optimiste quant aux chances de notre équipe. Nous allons suivre une bonne préparation et nous bénéficierons du soutien inconditionnel du public. Avec de tels atouts, nous pouvons même envisager d’aller jusqu’au bout.
D’après vous, où se situe la Turquie par rapport aux autres grandes puissances du football mondial ?
Malheureusement, l’équipe nationale a raté les deux derniers rendez-vous internationaux, la Coupe du Monde 2010 et l’EURO-2012. C’est une contre-performance assez inquiétante, surtout si l’on se souvient que nous avions fini troisièmes de la Coupe du Monde 2002 et que nous avions atteint les demi-finales de l’EURO-2008. Enfin, ce qui est fait est fait. Maintenant, il faut aller de l’avant.
Quelles sont les raisons d’espérer ?
Nous avons un nouveau sélectionneur. Nous sommes en phase avec sa philosophie et nous allons nous appuyer sur nos points forts traditionnels. Toutefois, nous ne devons pas oublier qu’il n’y a plus de petites équipes dans le football mondial. Trois ou quatre pays tiennent le haut du pavé mais derrière, c’est très serré. Nous allons devoir nous battre.
Qu’est-ce qui a changé avec l’arrivée d’Abdullah Avci ?
Pour l’instant, tout se passe bien. Le sélectionneur a la chance de bien connaître le groupe car il a déjà travaillé avec certains d’entre nous en équipes de jeunes. Il n’existe personne en Turquie qui connaisse aussi bien les joueurs. J’ai moi-même évolué sous ses ordres en sélection U-17. C’est intéressant car il connaît exactement les forces et les faiblesses de chacun.
Quels sont les objectifs de la Turquie pour 2014 ?
Bien entendu, nous avons l’ambition de nous qualifier pour la phase finale. Nous avons pris un bon départ et nous abordons les matches en confiance. Après notre défaite 2:0 aux Pays-Bas, nous avons remporté une victoire 3:0 contre l’Estonie. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de sous-estimer nos adversaires.
À titre personnel, quelles sont vos ambitions dans les années à venir ?
Dans un premier temps, je vais tout faire pour disputer un maximum de matches et réussir une belle saison à Liverpool. J’ai appris à mes dépens qu’une blessure pouvait avoir des conséquences désastreuses sur la carrière d’un footballeur. Parallèlement, j’aimerais m’imposer comme un joueur indiscutable en équipe de Turquie. C’est mon objectif prioritaire. Je pense que je suis prêt pour cela.
Peut-on donc s’attendre à vous voir aborder la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014 en tant que titulaire ?
C’est mon but. Si j’évite les blessures, je pense que j’ai les moyens d’être présent au Brésil en 2014. Je vais me concentrer sur cet objectif pour mettre toutes les chances de mon côté.