La crise malienne et ses conséquences directes et indirectes de son impact sur la région du Sahel et de l’Afrique du Nord, voire sur le sud de l’Europe, s’impose au menu des réunions et différentes rencontres au sommet de par le monde, que ce soit au niveau des Nations unies, de l’Union africaine ou de l’Union européenne. Du fait de la complexité de la situation dans ce pays de la région du Sahel, en proie à une activité terroriste aggravée par la circulation d’armes de différents calibres, plusieurs pays hésitent à s’engager ouvertement dans une situation pouvant provoquer plus de dégâts que de solutions.
A l’intervention militaire prônée par certains pays, l’Algérie a toujours privilégié la voie du dialogue et de la concertation d’autant plus que la diplomatie algérienne n’a jamais cessé de réitérer qu’il y a encore de la place pour le dialogue et une solution politique. Pour l’Algérie, il y a encore de la place pour une solution politique. En ce sens, l’Algérie a toujours appelé à la recherche d’une sortie de crise au Mali dans le respect de certaines exigences, à savoir aider et soutenir les Maliens en tant que premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes.
L’autre exigence défendue par l’Algérie consiste en une solution politique négociée qui doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d’enlisement, qui impliquerait que les acteurs se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international organisé et qu’ils renoncent à toute atteinte à l’intégrité territoriale du Mali. L’autre aspect sur lequel l’accent doit être mis, est que les acteurs de la communauté interna- tionale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, en tenant compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la Cedeao, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ voisins du Mali.
Il doit également être tenu compte des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l’Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité et de l’appui attendu de l’ONU. Dans le sillage des efforts de l’Algérie pour une solution au Mali, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, se rendra ce dimanche à Nouakchott dans le cadre d’une tournée régionale qui le mènera successivement en Mauritanie, au Mali et au Niger.
Il sera accompagné d’une délégation com- posée notamment de hauts responsables du ministère de la Défense nationale. Cette tournée s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les pays du champ sur la situation au Sahel, particulièrement la crise au Mali et les perspectives de son règlement dans le respect de l’intégrité territoriale du pays et des intérêts supérieurs du peuple malien et des peuples de la région. Ces consultations seront mises à profit pour «renforcer la coopération entre les pays du champ, à travers les mécanismes existants (comité politique, Comité d’état-major conjoint -CEMOC- et l’Unité fusion liaison -UFL-) dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational.
Auparavant, M. Messahel a eu des entretiens à Paris avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius, et a rencontré successivement Jean Félix Paganon, représentant spécial de la France pour le Sahel, et Hélène Legalle, chargée de l’Afrique à la cellule diplomatique de l’Elysée, sur la situation au Sahel, plus particulièrement au Mali. Les parties algérienne et française ont eu une «large convergence de vues» sur l’importance de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale du Mali, ainsi que sur la définition de la menace représentée par le terrorisme et le crime transnational organisé, rappelle-t-on.
A ce titre, les Etats-Unis d’Amérique appuient de manière soutenue l’approche algérienne dans le règlement de la crise malienne, en excluant une éventuelle intervention militaire américaine dans le nord du Mali et en privilégiant une solution politique.
La proposition de Ban Ki-moon de nommer Romano Prodi comme envoyé spécial au Sahel saluée à Rome
La proposition du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de nommer l’ancien Premier ministre italien Romano Prodi (gauche), en tant qu’envoyé spécial de l’Onu au Sahel, a été saluée hier à Rome. Auparavant, les médias italiens avaient répercuté la lettre de Ban Ki-moon adressée au président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, l’informant de son «intention de nommer M. Romano Prodi comme mon envoyé spécial pour le Sahel». M. Ban a souligné dans sa lettre «la réputation d’homme de consensus de l’ancien président de la Commission européenne».
Les médias avaient également répercuté la déclaration, à ce sujet, de l’ambassadeur Gert Rosenthal, indiquant aux membres du Conseil qu’il entérinerait cette décision de Ban Ki-Moon, mardi prochain, «en l’absence d’objections».