Le nombre de terroristes et narcotrafiquants qui sévissent dans la région du Sahel se situerait entre 2.000 et 3.000 individus et “ils sont forts maintenant parce qu’ils ont le pouvoir des armes sur une population désarmée du Nord. De plus, cette population connaît la famine et est privée de liberté”.
Ces propos sont du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales Dahou Ould Kablia dans un entretien accordé au quotidien Le Soir d’Algérie publié ce jeudi.
Il répondait à une question relative à la situation et les perspectives dans la région du Nord du Mali.
Le ministre algérien de l’Intérieur considère que “les arguments avancés consistant à dire que le Sahel va devenir un autre Afghanistan ne tiennent pas debout”.
Ould Kablia est longuement revenu dans cet entretien pour défendre la vision dialoguiste pour le règlement de la crise dans le pays voisin, le Mali.
A ce propos il a indiqué que “la priorité pour notre pays est de trouver une solution politique pour régler définitivement le problème de l’unité territoriale du Mali. Il faut que les Touareg du Nord renoncent à leurs idées de sécession”.
Il explique qu’”une fois ce problème réglé, et à mon avis il le sera, éradiquer le terrorisme et les narcotrafiquants dans le Nord sera facile parce que ce sera l’autorité centrale malienne unifiée et les riverains qui pourront coordonner leurs efforts pour venir à bout des subversifs et des trafiquants”.
Pour le ministre algérien “si les gens s’imaginent qu’il faut réinstaurer l’autorité centrale sur le Nord par la voie de la guerre, cela aura des conséquences très graves. Dans ce cas de figure, il sera très difficile de faire regagner le bercail par les gens du Nord. Et si cette guerre affecte directement ou indirectement les populations touareg du Nord, nous avons chez nous aussi des populations touareg qui ont des liens très forts avec ceux du Nord-Mali et, de ce fait, cela risque de compliquer les choses”.
L’Algérie travaille et tente, selon Ould Kablia, “d’empêcher” cette guerre annoncée “en demandant à ce que l’on règle d’abord les problèmes politiques”.
A la question de l’impact d’une éventuelle intervention militaire dans le Nord du Mali sur l’Algérie, le ministre de l’Intérieur et des collectivités rassure qu’aucun “débordement éventuel de la guerre sur notre pays ne peut arriver” tout en soutenant que “nous avons des frontières bien contrôlées, bien maîtrisées. Le terrorisme n’entre pas chez nous par les frontières. Des moyens suffisants sont mis en place pour empêcher toute velléité de rentrer”.
