Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Mendez, entamera, aujourd’hui, une visite de huit jours au Maroc et au Sahara occidental, a indiqué l’ONU.
Au cours de son séjour, cet expert indépendant s’entretiendra avec des représentants des autorités, du pouvoir judiciaire, de la société civile, de l’institution nationale des droits de l’homme, des agences des Nations unies ainsi que des victimes. Il s’agit, selon lui, d’« aider les autorités marocaines à faire respecter l’Etat de droit, encourager la prise de responsabilité pour les abus passés et les allégations de torture et de mauvais traitements, satisfaire au droit aux dédommagement des victimes de torture et de mauvais traitements, et assurer que leurs auteurs présumés soient tenus comptables de leurs actes et ce, conformément au droit international ».
Il est ainsi prévu que le Rapporteur fasse part de ses observations et recommandations préliminaires lors d’une conférence de presse, le 22 septembre, avant de présenter un rapport final au Conseil des droits de l’Homme l’année prochaine. Au titre des traitements dégradants et de torture, le Rapporteur de l’ONU pourra évoquer le cas des 23 prisonniers politiques sahraouis qui ont entamé, mercredi, dernier une grève de la faim pour protester contre les dures conditions de détention. Ces Sahraouis détenus à Salé (Maroc) ont été arrêtés, lors des événements de Gdeim Izik.
Ils affirment, dans un communiqué cité par l’agence sahraouie SPS, avoir subi des enlèvements, la torture, de mauvais traitements pendant toute la durée de la détention, en plus des reports répétés de leur jugement depuis leur arrestation en novembre 2010. Ils ont également, réitéré leur engagement à poursuivre leur résistance pacifique, afin d’imposer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
A cet effet, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, à intervenir « d’urgence » pour leur « libération immédiate et inconditionnelle », tout en regrettant l’annonce par le gouvernement marocain de la reprise du procès de ces prisonniers politiques, le 24 octobre prochain, devant un tribunal militaire.
Samira B.