Sahara occidental / Règlement, Ross : «Il y a urgence»

Sahara occidental / Règlement, Ross : «Il y a urgence»

L’émissaire onusien, qui poursuit sa tournée dans la région, affiche toujours son optimisme de voir la question sahraouie prendre la voie d’un règlement.

«La situation dangereuse dans la région du Sahel et son voisinage rend une solution plus urgente que jamais pour la question sahraouie.» C’est ce qu’a déclaré hier Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, au sortir de l’audience que lui a accordée le président Bouteflika. Il a indiqué que sa visite en Algérie entre «dans le cadre d’une nouvelle tournée consacrée à la recherche d’une solution à la question du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU». «A cet égard, j’ai eu des entretiens avec le président Bouteflika, ainsi qu’avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel», a-t-il dit. «J’ai discuté avec eux du meilleur moyen de faire avancer le processus de négociations (entre le Front Polisario et le Maroc) et je présenterai les conclusions de ma tournée au Conseil de sécurité le 22 avril prochain», a-t-il précisé. L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, qui est à Alger depuis dimanche, avait entamé le 20 mars dernier une tournée dans la région, qui l’avait conduit notamment au Maroc, dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis. Pour ce qui est de l’affaire des Sahraouis jugés et condamnés à de lourdes peines de prison dans le cadre du procès militaire de Gdim Izik, l’ONG, Human Rights Watch (HRW), a indiqué que le Maroc devrait remettre en liberté provisoire ces Sahraouis récemment condamnés et à leur «accorder le droit d’être rejugés par un tribunal civil». Le 17 février, 25 sahraouis ont été condamnés par une cour militaire de Rabat à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité pour le meurtre de 11 membres des forces de l’ordre lors du démantèlement du camp contestataire de Gdim Izik, fin 2010. Ils risquaient la peine de mort, selon des ONG.

Le Maroc «devrait accorder aux accusés le droit d’être jugés de nouveau par un tribunal civil et les placer en liberté provisoire tant qu’il n’a pas établi de motifs valables pour justifier leur détention», estime HRW dans un rapport. Selon l’ONG basée à New York, si «dans l’ensemble» la cour a «laissé les accusés s’exprimer sans être interrompus» lors d’audiences publiques, «la décision de traduire des civils devant un tribunal militaire violait les principes de base internationaux relatifs aux procès équitables».

Le tribunal a condamné les accusés, parmi lesquels des «défenseurs des droits humains et partisans de l’indépendance», «sans avoir examiné leurs allégations, selon lesquelles leurs aveux auraient été extorqués sous la torture», est-il encore noté.

R. I. / Agences

Un fourvoiement déconcertant

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a qualifié lundi soir l’affirmation de l’AFP que l’Algérie et le Maroc se disputaient le Sahara occidental de «fourvoiement déconcertant».

«Affirmer que l’Algérie et le Maroc se disputent le Sahara occidental est un fourvoiement déconcertant et je m’étonne d’une telle aberration», a-t-il dit dans une déclaration à l’APS, en réaction à une dépêche, datée de Paris, annonçant la visite de François Hollande au Maroc. «La position de l’Algérie est connue», a-t-il ajouté, rappelant que L’Algérie «n’a aucune prétention ou revendication sur le territoire du Sahara occidental dont elle recherche la décolonisation authentique par l’exercice du peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination».