Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a indiqué jeudi à Séville que le Maroc est appelé à venir aux négociations de Manhasset (New York), prévues du 11 au 13 février, avec une nouvelle vision sur la voie à emprunter pour résoudre le conflit du Sahara occidental.
« Nous souhaitons que la nouvelle délégation marocaine, désignée par le gouvernement du Premier ministre Abdelillah Benkirane, arrivera à Manhasset avec une nouvelle vision qui rompt avec l’attitude négative affichée par le Maroc lors des différents rounds de négociations entre les deux parties », a déclaré, M. Abdelaziz, secrétaire également général du Front Polisario. « Nous espérons que la partie marocaine vienne à ces négociations avec une vision conforme avec la légalité internationale, en coopérant sérieusement avec les efforts déployés par les Nations unies pour résoudre ce problème », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse en marge des travaux de la 37ème conférence européenne de coordination de la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). M. Abdelaziz a affirmé, dans ce cade, que le Front Polisario demeurait attaché à une solution juste et démocratique au conflit, à travers, a-t-il dit, l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui permette au peuple sahraoui de s’exprimer librement sur tous les choix qui lui seront soumis. Il a également appelé le gouvernement du Parti de la justice et du développement de M. Abdelillah Benkirane à respecter les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, insistant sur « l’exigence » d’ouvrir les territoires occupés aux journalistes, aux militants des droits de l’homme et aux observateurs indépendants. Le président sahraoui a assimilé, par ailleurs, les récents appels à la redynamisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui ignorent la question sahraouie à « un reniement du droit du peuple sahraoui à choisir son destin librement ». « Nous nous interrogeons sur les appels de certains gouvernements issus des révoltes populaires, qui évoquent les valeurs de liberté et de respect de la dignité des peuples pour la construction de l’UMA dans un contexte marqué par l’occupation illégale par un de ses membres d’un territoire situé dans la même région », a-t-il ajouté. Le président sahraoui a émis, en outre, le vœu de voir les gouvernements issus de ce qui est appelé le « printemps arabe », œuvrer dans le sens de convaincre le Maroc que son occupation des territoires sahraouis est illégale. Il a mis en garde, d’autre part, contre le fait que les autorités marocaines et des partis européens « tentent de faire passer de nouveaux accords de coopération (UE-Maroc) incluant les territoires sahraouis occupés ». Le secrétaire général du Front Polisario a qualifié ces tentatives de « manœuvres » visant à contourner la décision « historique » du Parlement européen jugeant illégale l’inclusion des eaux sahraouies dans l’accord de pêche UE-Maroc.
Enlèvement de trois humanitaires occidentaux à Raboni
Le Polisario connaît l’identité exacte des auteurs
Le Polisario connaît « dans le détail » l’identité des auteurs de l’enlèvement de trois humanitaires occidentaux, perpétré le 22 octobre 2011 à Raboni (camp de réfugiés sahraouis), a indiqué hier à Séville le président de la République arabe sahraouie démocratique, M. Mohamed Abdelaziz. « Le Front Polisario connaît l’identité exacte des auteurs de l’enlèvement de trois ressortissant occidentaux activant dans le domaine humanitaire dans les camps des réfugiés sahraouis », a affirmé le président Abdelaziz lors d’une conférence de presse en marge des travaux de la 37e conférence européenne de coordination de la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). « Nous connaissons aussi l’identité exacte de la partie qui est derrière cet acte terroriste, premier du genre dans les camps des réfugiés sahraouis », a-t-il ajouté. Le président sahraoui a toutefois refusé de donner d’indications sur ce groupe terroriste, pour préserver, a-t-il argumenté, la vie des trois victimes. Tout en assurant que des efforts sont déployés sur le terrain pour libérer les trois otages, il a expliqué que le groupe ayant perpétré cet acte est venu de la localité « El Khalil », située au nord est du Mali. M. Abdelaziz a souligné, par ailleurs, que les relations entre le Polisario et le gouvernement malien sont « excellentes », rappelant, dans ce sens, le message envoyé à la direction du Polisario par le président malien, M. Amadou Toumani Touré, au cours du mois de décembre de l’année écoulée, dans lequel il avait réaffirmé la reconnaissance du Mali de la RASD et invité l’Armée de libération du peuple sahraoui à intervenir dans son territoire national, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Tout en estimant que la stratégie de lutte contre le terrorisme, déployée par les pays du champ du Sahel (Algérie-Mauritanie-Mali-Niger), « constitue un modèle en la matière », le premier responsable sahraoui a souligné que la RASD, en sa qualité de membre de l’Unité africaine, « est partie prenante de l’Accord africain de lutte contre le terrorisme ». Les trois ressortissants occidentaux activant dans le domaine humanitaire, Ainoa Fernadez de Rincon, Enric Gonyalons et Rossella Urru, ont été enlevés de Raboni (camp de réfugiés sahraouis), le 22 octobre 2011.