Pour la plupart, si les autorités marocaines sont si sûres, comme elles l’affirment, de l’adhésion du peuple sahraoui au maintien dans le giron du Maroc, pourquoi refusent-elles et sabordent-elles ce référendum d’autodétermination?
Il est d’autant plus regrettable qu’en dépit des résolutions de l’ONU consacrant le droit à l’autodétermination, la question de décolonisation du Sahara occidental peine à être dûment menée à son terme, au moment où les Nations Unies ont lancé en 2011 la troisième décennie internationale pour l’élimination du colonialisme (2011-2020).
Durant les quatre réunions informelles tenues, cette année, entre le Front Polisario et le Maroc, aucun progrès substantiel n’a été enregistré, malgré les efforts inlassables et la dynamique imprégnée au processus des négociations engagés par l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross.
Par ailleurs, si la question des droits de l’homme des Sahraouis n’a toujours pas été réglée par l’introduction d’un mécanisme de surveillance au sein des missions de la MINURSO, elle a, par contre, suscité des réactions en haute sphère à Washington.
Dans son dernier rapport mondial sur les droits de l’homme, le département d’Etat américain a clairement mentionné les assassinats commis par les services de sécurité du gouvernement marocain et les détentions arbitraires et actes de torture contre les Sahraouis, ainsi que les mesures coercitives menées contre les organisations internationales des droits de l’homme et les médias qui traitent de cette question.
Dans le sillage de ce rapport et celui de son Centre de recherche qui a également fait état de ces violations, le Congrès américain a adopté récemment une loi qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’homme au Sahara occidental préalablement à l’octroi de toute aide financière militaire au Maroc.
Les dispositions de cette loi stipulent qu’avant le déboursement de fonds au profit du Maroc au titre de l’aide militaire, la secrétaire d’Etat doit soumettre un rapport aux Comités d’affectation des crédits de chacune des deux chambres du Congrès (Chambre des représentants et Sénat), sur les mesures prises par le gouvernement marocain en matière de respect des droits des personnes d’exprimer pacifiquement leurs opinions concernant le statut et l’avenir du Sahara occidental, et d’élaborer un rapport sur les violations des droits de l’homme des Sahraouis.
Plus exigeant, le Congrès a également conditionné l’attribution de l’aide financière militaire américaine au Maroc par le droit d’accès au Sahara occidental, et sans aucune entrave, aux organisations des droits de l’homme, aux journalistes et aux représentants des gouvernements étrangers. Une autre victoire à mettre à l’actif du Front Polisario et du peuple sahraoui.