Sahara occidental: la résolution du Conseil de sécurité, une “grande victoire”

Sahara occidental: la résolution du Conseil de sécurité, une “grande victoire”

ALGER – Le coordinateur sahraoui avec la Mission de l’ONU  pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), M’hamed  Khedad, a affirmé lundi, que l’adoption par le Conseil de sécurité d’une  résolution portant prorogation du mandat de la Minurso et appelant à  engager des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sans  conditions préalables, est une « grande victoire » pour la cause sahraouie,  et remet sur les rails le processus politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade de la République  arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, M. Khedad a indiqué que  « l’adoption par le Conseil de sécurité, vendredi dernier, de la résolution  2351 (2017), montre qu’il y a une volonté de donner une nouvelle dynamique  et un nouvel esprit pour résoudre le conflit bloqué par l’occupant marocain  depuis mars 2012 et qui refuse de poursuivre les négociations directes avec  le front Polisario et relancer les pourparlers en vue de trouver une  solution garantissant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara  occidental. »

« Cette résolution remet sur les rails le processus politique qui a été  bloqué par le Maroc depuis mars 2012. Le secrétaire général de l’ONU et le  Conseil de sécurité ont appelé à une nouvelle dynamique et un nouvel esprit  dans les négociations », a déclaré M. Khedad.

Selon le coordinateur, la nomination d’un ex-président allemand « qui est  d’un gros calibre » comme envoyé personnel du SG démontre d’une bonne  volonté de donner une nouvelle dynamique et une nouvelle force aux  négociations mais aussi l’engagement ferme du Conseil de sécurité dans  l’objectif de laisser le peuple sahraoui décider de son destin ».

M. Khedad, a, à cette occasion, affirmé la disposition du « Front Polisario  à négocier avec le Maroc » sur la base politique du droit des Sahraouis à  l’autodétermination. « Oui nous sommes pour la négociation avec le Maroc sur  la base de l’autodétermination, mais pas sur la nature du conflit qui est  purement coloniale », a-t-il dit.

Le diplomate sahraoui a fait savoir que la décision de l’ONU au sujet de  la crise à Guerguerate vient confirmer encore une fois que la construction  de la route reliant le Maroc à la Mauritanie, « constitue une violation des  clauses du cessez-le-feu de 1991 et nous avons eu gain de cause parce que le Maroc ne les a pas respectées et par conséquent n’a pas pu achever cette  construction illégale », et que la crise de Guerguerate a remis le dossier  « dans le radar de l’ONU ».

« Les accords sont clairs, a-t-il dit, il ne faut pas qu’il y ait  d’activités militaires ou civiles à Guerguerate », affirmant que la présence  aujourd’hui des Nations unies sur cette partie du territoire démontre « que  ce n’est pas un territoire marocain, qu’il y a un réel problème, une  contestation et que ces territoires qui restent à décoloniser figurent dans  la liste de l’ONU ».

M. Khedad a soutenu que  « la présence des casques bleus aujourd’hui à  Guerguerate est l’expression du reflet de la communauté internationale  d’abdiquer et d’accepter le fait accompli colonial marocain ».

Au Conseil de sécurité, poursuit-il, « les 15 pays membres s’accordent à  dire qu’il faudrait qu’il y ait une révision et une analyse sur ce qu’a  fait la MINURSO depuis sa mise en place, et que tous les pays y compris la  France et le Sénégal, alliés du Maroc, ont affiché le même voeu celui de  poursuivre le processus politique pour trouver une solution définitive au  conflit. »

Selon la résolution, au paragraphe 3, la crise survenue récemment dans la  zone d’El Guerguerate « suscite un nombre de problèmes et d’interrogations  quant à l’accord de cessez-le-feu et aux conventions y afférentes, et la  crise impose un règlement qui encourage le Secrétaire général de l’ONU à  prendre toutes les initiatives nécessaires pour trouver une solution ».

M. Khedad a expliqué, en outre, que la France a essayé d’influencer des  pays, mais n’a pas été suivie par notamment par la Russie, l’Uruguay, la  Bolivie et la Suède.

En réponse à une question sur le rôle de l’Union africaine (UA) dans le  suivi du processus politique et son implication, M. Khedad a assuré que  l’UA est toujours présente et a toujours montré son intérêt, citant la  dernière visite du président de la Commission de l’UA et du commissaire  chargé pour la paix et la sécurité à New York avant les débats du Conseil  de sécurité, durant laquelle il a été décidé dans un communiqué commun que  le dossier du Sahara occidental doit être traité conjointement par l’UA et  les Nations unies ».

Par ailleurs, il a fait observer que « l’administration américaine ainsi  que le Conseil de sécurité ne veulent pas d’un cessez-le-feu éternel au  Sahara occidental et ne sont plus capables de financer si la MINURSO est  incapable d’atteindre ses objectifs de missions de paix, tel que prévu par  le Conseil de sécurité des Nations Unies ».