Sahara occidental : la proposition marocaine veut faire table rase du principe d’autodétermination

Sahara occidental : la proposition marocaine veut faire table rase du principe d’autodétermination
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La proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental est une tentative de modifier les frontières héritées de la colonisation et de faire table rase du principe d’autodétermination pour une question de décolonisation, a affirmé le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, dans un article publié vendredi par le quotidien El Pais.

Cette proposition présentée comme « seule solution » au conflit sahraoui « signifie légitimer cette modification des frontières et faire table rase du principe d’autodétermination pour une question de décolonisation », a souligné M. Boukhari, en réponse à l’article d’un ambassadeur espagnol publié dernièrement par le même journal.

Le diplomate espagnol, qui a épousé les thèses marocaines sur ce conflit, estimait que l’éventualité d’un Sahara occidental indépendant est une « menace qui s’ajoute à celles déjà existantes et qui mettent en péril la sécurité de l’Espagne ». Pour le responsable sahraoui, ces « prophéties » ne servent qu’a « justifier la tentative du Maroc d’annexer le Sahara occidental ».

M. Boukhari a rappelé dans ce sens que le Maroc « refuse d’accepter cette vérité et recoure à une tactique de diversion qui est celle de l’argument de la sécurité en se présentant comme la garantie absolue devant la peur, dans l’espoir qu’elle soit considérée comme facteur exclusif et déterminant dans la solution du conflit du Sahara occidental ».

« Le Maroc, comme n’importe quel pays en ces temps, a des problèmes de sécurité qui ne sont pas évidemment le fruit ou le résultat de l’indépendance du Sahara occidental, toujours sous occupation, ni liés à cette indépendance », a-t-il relevé. Dans ce contexte, M. Boukhari a affirmé que les efforts du Maroc pour convaincre certaines capitales de la relation entre le Front Polisario et tout autre indice d’insécurité dans la région du Sahel « ne sont pas crédibles ».

Le Maroc « aggrave ainsi sa propre insécurité et celle de la proximité géographique en persévérant dans la longue et coûteuse tentative de modifier par la force les frontières héritées de la colonisation, qui est le principe fondamental sur lequel repose la sécurité et la stabilité de l’ensemble régional ».

M. Boukhari a fait remarquer que « ce n’est pas, par conséquent, la voie la plus appropriée pour résoudre le conflit actuel ni pour consolider la sécurité aussi bien du Maroc que celle de la région et de l’Espagne ».

Poursuivant son analyse, M. Boukhari a souligné qu’à travers la reconnaissance de la RASD, l’Union africaine (UA) souligne « l’intime relation entre la sécurité, l’autodétermination et l’intangibilité des frontières que chaque pays a hérité de l’époque coloniale ».

Aussi, il a appelé le Maroc à respecter son engagement initial pris devant le Conseil de Sécurité de l’ONU consistant à coopérer avec la communauté internationale pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination « ouvert à toutes les options reconnues par l’ONU, qui incluent l’indépendance du Sahara occidental, et œuvrer dans la perspective de l’avenir pour que les relations avec la RASD soient fondées sur l’amitié et la coopération privilégiées, y compris dans le domaine de la sécurité régionale ».

« C’est ce que nous avons offert au Maroc, à travers la proposition de solution dont le Conseil de Sécurité a pris note en avril 2007’’, a encore rappelé M. Boukhari.

Agences