Sahara Occidental : La France répond à Obama

Sahara Occidental : La France répond à Obama

Les déclarations des élus du Palais Bourbon seraient certainement passées sous silence si elles n’étaient pas intervenues dans le sillage du message adressé par le président des Etats-Unis au souverain marocain.

A propos du conflit du Sahara occidental, Barack Obama s’est ainsi exprimé suite aux sollicitations de Mohammed VI: «Mon gouvernement travaillera avec le vôtre et d’autres parties dans la région afin de parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance en l’Etat de droit et d’une administration et d’une administration de justice équitable».

Ce que nous avions rapporté dans nos colonnes (voir L’Expression du 5 juillet). Des propos largement commentés par la suite par la presse internationale, espagnole particulièrement, El Pais et ABC notamment, qui y ont vu une volonté de l’actuelle administration américaine de faire fléchir la proposition de large autonomie du Sahara occidental.

«Les Etats-Unis mettent fin à l’inertie pro-marocaine dans les négociations sur le Sahara occidental», a titré dans son édition de jeudi dernier le quotidien espagnol ABC.

Les députés de l’Assemblée nationale française n’ont pas attendu les commentaires et les analyses de la presse écrite ibérique pour manifester et renouveler leur soutien à la position du Royaume alaouite.

«Il y a une identité de vues entre l’immense majorité des députés français et le gouvernement marocain, sur l’affaire du Sahara», a déclaré Jean-Michel Boucheron à l’issue d’une rencontre, le 8 juillet à Paris, entre le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération Taieb Fassi Fihri et des membres de la commission des affaires étrangères du Palais Bourbon.

«L’immense majorité des députés français considèrent que le règlement de la question du Sahara passe par une large autonomie sous souveraineté marocaine», aurait plus précisément ajouté le député du Parti socialiste.

Il est vrai que l’ex-puissance colonisatrice en Afrique du Nord a de quoi s’inquiéter: cette région du monde qui est considérée comme son dernier précarré lui échappe comme une anguille d’entre les mains.

Il faut sauver ce qui peut l’être, quitte à n’y laisser qu’une seule jambe. Les Américains comptent faire de l’Algérie un partenaire économique incontournable.

Leur coopération solidement et durablement ancrée est vue d’un mauvais oeil surtout que l’Administration Obama semble avoir opéré un virage à 180 degrés, par rapport à celle de G.W.Bush, en matière de politique des droits de l’homme en comptant bien mettre en oeuvre les résolutions adoptées par le Conseil, de sécurité en particulier en ce qui concerne le conflit du Sahara occidental.

Et sur ce plan-là, Alger et Washington sont sur la même longueur d’onde. Ce qui visiblement et incontestablement n’est pas le cas entre la capitale algérienne et Paris.

«Nous sommes très nombreux à la commission (des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale) à accorder beaucoup d’intérêt à cette position marocaine d’ouverture», a déclaré de son côté Dominique Souchet du Mouvement pour la France, le MPF, parti cher à l’actuel président de la République française, qui n’a pas hésité à s’ingérer dans les affaires de politique étrangère nationale en accusant l’Algérie de maintenir fermées ses frontières avec le Maroc «d’une manière unilatérale».

Une énième provocation après celle lancée par Nicolas Sarkozy à travers l’affaire des sept moines trappistes de Tibhirine, assassinés par le GIA.

Visent-elles à discréditer les autorités algériennes aux yeux des Américains ?

Barack Obama qui est le président de la première puissance mondiale, engagée dans une guerre sans merci contre le terrorisme international, ne peut que reconnaître la contribution de l’Algérie en la matière ainsi que son attachement à la liberté des peuples à disposer de leur propre destin.

Deux vecteurs essentiels sur lesquels repose l’amitié entre les peuples américain et algérien.