Le contrôle excessif exercé par les forces marocaines dans les territoires sahraouis occupés, allant jusqu’à interdire les militants des droits de l’homme et les journalistes, inquiète de plus en plus le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) auprès des Nations unies.
C’est ce qu’a affirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son rapport préliminaire sur le dossier sahraoui, qui fera prochainement l’objet d’un débat au sein du Conseil de sécurité.
« Les autorités marocaines continuent de restreindre l’accès au Sahara occidental aux visiteurs étrangers, y compris aux journalistes et aux avocats du Maroc », relève le SG de l’ONU dans son rapport préliminaire sur le Sahara occidental, qui sera discuté dans les prochaines jours au Conseil de sécurité. M. Guterres a indiqué que le HCDH a reçu plusieurs rapports sur « la répression des manifestations revendiquant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » ainsi que « la cessation du pillage des ressources naturelles ». Selon l’ONU, le Haut-Commissariat continue de recevoir des rapports sur l’impunité des auteurs des violations perpétrées contre les Sahraouis, en particulier sur les arrestations arbitraires et sur les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux détenus. Faisant écho des rencontres de l’envoyé personnel, Horst Kohler, avec les représentants de la société civile à Laâyoune et à Dakhla, le secrétaire général évoque « la frustration » des Sahraouis à l’égard des politiques discriminatoires du Maroc.
L’échange entre Horst Kohler et les représentants de la société civile dans ces deux villes occupées a mis, en effet, à nu le mensonge sur les projets d’investissement du Maroc prétendument présentés comme des programmes de développement des territoires sahraouis.
Les représentants de la société civile ont exprimé leur inquiétude « face aux projets de développement financés par le Maroc sur le territoire, affirmant qu’ils ne profitaient pas à la population autochtone sahraouie », note le rapport.
« Ces mêmes représentants ont exprimé leur frustration à l’égard des politiques discriminatoires qui les empêchent d’accéder à des emplois et à des opportunités économiques et restreignent leur liberté d’exprimer leurs opinions politiques », rapporte l’ONU.
Les ONG, qui n’ont pas été épargnées par le système répressif marocain, se disent « préoccupées » pour leur propre sécurité après les violations commises à leur encontre par la police marocaine, précise encore l’ONU. « Ces ONG sont unanimes quant à l’autodétermination du peuple sahraoui. « C’est le seul moyen de résoudre le conflit », soulignent-elles.
En outre, les Sahraouis de Laâyoune et Dakhla, deux principales villes des territoires occupés, ont réaffirmé au médiateur onusien, à l’occasion de ses rencontres avec les « élus » locaux, autrement dit les représentants du Makhzen, leur déception pour ce qui est l’emploi et l’accès à l’investissement.
« Ces soi-disant élus ne font rien pour le développement local, et ne se soucient pas du sort des populations », accusaient-ils en s’adressant au représentant de l’ONU.