Sage-femme: les pays en développement restent fortement démunis

Sage-femme: les pays en développement restent fortement démunis

NEW YORK (Nations Unies) – La Journée internationale de la sage-femme célébrée le 5 mai met en exergue l’importance de ces professionnelles de la santé pour les mères et les bébés, particulièrement dans les pays en développement où les besoins sont les plus grands et les pénuries les plus marquées, a-t-on indiqué dimanche sur le site officiel de l’ONU.

Dans de nombreux pays pauvres, les sages-femmes manquent souvent des compétences et de l’appui nécessaires pour bien faire leur travail. Les déficits sont les plus élevés dans les domaines où les besoins sont les plus grands.

Aujourd’hui, 73 pays auprès desquels des données ont été recueillies comptent 96% des décès maternels dans le monde, mais seulement 42% des sages-femmes, infirmières et médecins du monde. Quelque 30 millions de femmes n’accouchent pas dans un établissement de santé et 45 millions reçoivent des soins prénatals inadéquats.

Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis 1990, le nombre de décès maternels et néonatals n’a cessé de diminuer dans le monde, en grande partie parce qu’un plus grand nombre de femmes reçoivent des soins de sage-femme qualifiés : de 67% en 2010 à 79% en 2017.

L’OMS estime que la présence de sages-femmes de qualité réduit de plus de 80% les taux de mortalité maternelle et néonatale et de mortinatalité, et de 24% les accouchements prématurés.

Or, des centaines de milliers de femmes et de nouveau-nés continuent de mourir chaque année pendant la grossesse et l’accouchement.

L’ONU estime que 303 000 femmes et environ 2,7 millions de nouveau-nés sont morts en 2015 seulement.

L’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA indique que le taux de mortalité maternelle est aujourd’hui de 216 décès pour 100 000 naissances vivantes. Ainsi, plus de 800 femmes meurent chaque jour en donnant la vie. La plupart de ces décès sont évitables et la grande majorité de ces femmes ont perdu la vie en raison de complications et de maladies qui auraient pu être évitées avec des soins prénatals, obstétricaux et postnatals appropriés – services fournis par des sages-femmes.

Même si le taux de mortalité maternelle et néonatale est en baisse, la grossesse et l’accouchement restent dangereux pour la santé de nombreuses femmes dans le monde. Pour chaque femme qui meurt en couches, on estime qu’entre 20 et 30 sont victimes de blessures, d’infections ou d’incapacités pendant le travail.

Selon l’OMS, les sages-femmes peuvent fournir 87% de tous les services essentiels de santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale.   L’ONU plaide pour le renforcement de la main-d’œuvre sage-femme dans le monde entier.

L’OMS et l’UNFPA offrent une formation de sage-femme, des formations et des orientations politiques pour augmenter le nombre de sages-femmes qualifiées, en particulier dans les pays à faible revenu et les pays ayant les taux de mortalité maternelle les plus élevés.