Le musicien et compositeur algérien Safi Boutella animera trois concerts durant la 2e édition du Festival culturel panafricain qui se tient du 4 au 20 juillet prochain.
La première représentation est prévue pour aujourd’hui à 22h à l’esplanade de Riad El-Feth.
La deuxième aura lieu le lendemain à Tizi Ouzou, alors que la dernière est prévue le 9 juillet à Sidi Bel-Abbès.
Lors d’une conférence de presse animée hier au centre culturel de la Radio nationale Aïssa-Messaoudi, Safi Boutella n’a pas manqué de relever l’importance de cette initiative qui est à même de combler le vide culturel que connaît le pays.
« Le Panafricain est un événement unique et festif surtout avec l’accueil de tout un panel de pays participants », a-t-il déclaré en ajoutant que « depuis 40 ans, il n’y a pas eu de grand échange entre le nord et le sud de l’Afrique ».
Concernant ses interprétations, l’artiste affirme qu’elles seront diversifiées et comprendront notamment du raï et du jazz.
Il a aussi indiqué qu’il n’a créé aucun répertoire particulier pour le panafricain.
« Ma musique s’est développée et s’est renforcée, mais elle n’est pas sortie de son axe. Ma musique est fondamentalement la même », a encore ajouté l’artiste.
Par ailleurs, M. Boutella a émis certaine crainte concernant ses présentations qui vont se dérouler à Tizi Ouzou et à Sidi Bel-Abbès.
« Pour ce qui est d’Alger, je suis sûr que tout sera à point, que ce soit pour le son ou la logistique. Mais pour les deux autres wilayas, je ne sais pas ce que je vais trouver. Car, pour le moment, nous ne savons pas s’il y a l’idée généreuse de généraliser le panafricain à toutes les wilayas du pays ».
« Il n’y a pas de musique retentissante dans le monde qui ne soit pas venue d’Afrique », a relevé Safi Boutella.
Et ajouter : « il faut, dorénavant, apprendre à se servir de nos musiques et de nos arts pour faire mieux connaître l’Afrique ».
« Ensemble, on va essayer de faire avancer davantage l’Afrique. L’Afrique, c’est la vitalité, c’est la jeunesse », a souligné l’artiste, mettant en exergue l’importance et la portée du Festival culturel panafricain, un événement qui permettra de mettre en valeur, a-t-il dit, la « culture forte et multi-millénaire du continent africain ».
Safi Boutella a, par ailleurs, regretté l’absence du Maroc durant le festival. « C’est dommage que les artistes marocains soient exclus. Avec l’absence des artistes du royaume alaouite, y a quelque chose qui manque à la fête », tout en soulignant qu’il faut séparer et libérer les peuples du politique.
À une question sur Cheb Mami, l’artiste regrette ce qui vient de lui arriver. « C’est triste, j’aurais aimé que les tabloïdes étrangers ouvrent leur une en parlant d’un nouvel album de l’artiste au lieu de parler de cette histoire.
J’espère aussi que, quand il sortira, il trouvera toujours son public en Algérie, notre communauté artistique est petite et nous avons besoin d’exemplarité plus qu’autre chose », soutient M. Boutella.
À notre question de savoir si lors de ses représentations il a programmé des fusions avec d’autres artistes africains, il regrettera qu’il n’ait pas pu disposer de temps nécessaire pour cette opération.
« Je n’ai pas été contacté assez tôt pour préparer quelque chose », a-t-il conclu.