“Sada El Imane” Un fabuleux spectacle

“Sada El Imane” Un fabuleux spectacle

Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a présidé, samedi soir à Tlemcen, la cérémonie d’ouverture officielle de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 ».

Cette cérémonie a été marquée par la représentation du spectacle « Tilimsen, sada el imane » (Tlemcen, échos de la foi), qui s’est déroulé sous un gigantesque chapiteau, installé sur le plateau « Lalla Setti », qui surplombe la ville de Tlemcen. Etaient présents en ces lieux, l’ancien Président de la République, M. Ahmed Ben Bella, des personnalités d’organisations internationales, des ministres, des délégations représentant les pays arabes et musulmans ainsi que des invités nationaux et étrangers. « Tilimsen, sada el imane » est une épopée qui retrace les étapes marquantes de l’histoire nationale, depuis l’époque préhistorique jusqu’à la période contemporaine, en s’arrêtant longuement sur la propagation de l’islam dans la région du Maghreb et la contribution des personnalités locales dans le développement de la civilisation musulmane. Le spectacle est produit par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) qui en a confié la direction générale sur le plan artistique au très connu concepteur de spectacles libanais, Abdelhalim Caracalla.

« Tilimsen, sada el imane » retrace, en 12 tableaux, les différentes étapes de toute cette période de l’histoire. Le spectacle se présente comme un gigantesque travail artistique alliant judicieusement chants, musique, chorégraphie et interprétation artistique permettant à des comédiens professionnels de camper les rôles d’illustres figures qui ont marqué les multiples épopées historiques. Pour la conception de ce travail, Abdelhalim Caracalla a fait appel à la contribution de plusieurs hommes de lettres et artistes algériens ainsi qu’aux troupes du Ballet national et de l’ONCI, qui ont assuré la partie chorégraphique avec, au total, plus d’une cinquantaine d’éléments auxquels s’ajoutent des chanteurs, des choristes, des artistes ainsi que des comédiens. La manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 » propose un programme culturel et artistique riche, alliant théâtre, littérature, peinture et musique, avec la participation de 29 pays membres de l’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et de 12 autres pays dont l’Espagne, le Portugal, l’Inde, la Chine et les Etats-Unis d’Amérique.

Des expositions thématiques, colloques, spectacles, festivals, semaines culturelles des 48 wilayas et d’autres pays sont prévus au cours de cet événement. Les différentes facettes de l’art islamique seront à l’honneur, avec l’organisation de festivals internationaux dédiés à la calligraphie arabe, la miniature, les arts décoratifs, la musique andalouse et ancienne, les danses populaires et les psalmodies. Des conférences animées par d’éminentes personnalités sont prévues à travers la programmation d’un grand éventail de rencontres culturelles. Les amateurs de théâtre et de cinéma seront également servis, avec la projection d’une trentaine de films documentaires retraçant la vie et l’œuvre de personnages ayant marqué l’histoire de Tlemcen et de l’Algérie.

Une ville aux atouts considérables

La célébration de la journée du Savoir ou Youm El-Ilm a revêtu un caractère singulier dans la ville de Tlemcen. Avec l’ouverture samedi, dans la soirée de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011” par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, la perle du Maghreb accède à une notoriété non usurpée.

Le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de démontrer en particulier, aux Occidentaux, que l’islam est une religion de paix, de tolérance et de savoir. La cité des Zianides aura donc cette opportunité durant toute l’année en organisant un éventail d’activités culturelles de bonne facture, de se hisser à la hauteur de la confiance qui est placée en elle.

Le privilège que lui avait concédé l’ISESCO, la faveur ineffable qui lui est octroyé avec mérite et considération sont autant de motivations qui exhorteront la population de Tlemcen, ses artistes, ses intellectuels, hommes de culte et gens de savoir à concrétiser effectivement les valeurs de respect d’autrui, l’ouverture sur le monde, de brassage des cultures et d’enrichissement mutuel.

L’événement remarquable qu’a vécu hier, la ville natale de Mohamed Dib est à marquer d’une pierre blanche. Sa dotation appréciable en infrastructures culturelles dont certaines ont été inaugurées hier par le Chef de l’Etat, la restauration et la réhabilitation de lieux de culte emblématiques et séculaires, attestent d’une impulsion et d’un dynamisme culturel que ne manqueront pas de susciter les citoyens de Tlemcen dans la diversité de leur talent, de leur sens de l’initiative et de la création. Les jeunes ont dorénavant le cadre nécessaire pour affirmer leur présence en investissant les infrastructures qui sont mises à leur disposition.

En faisant le choix de céder à la ville de Tlemcen la possibilité d’organiser une manifestation d’envergure internationale, le Chef de l’Etat est sincèrement remercié et félicité par l’ensemble de la population. Les efforts qu’il a engagés pour enrichir le patrimoine culturel, restaurer et réhabiliter des repères historiques et religieux qui sont chers au cœur des Tlemcéniens, conforter les structures dédiées à la jeunesse pour débrider leur talent, sont autant de gestes et de marques positifs. Les Tlemcéniens en prennent acte. La revalorisation de leur patrimoine tellement riche et opulent consacre incontestablement, l’entame d’une ère éminemment prometteuse sur le plan de l’action culturelle, de l’enrichissement et des perspectives à même de restituer à la culture ses lettres de noblesse.

Grâce aux efforts de l’Etat et à l’engagement du Président, la cité des Zianides ne vivra pas sur le souvenir des neiges d’antan, sur les réminiscences d’un passé prestigieux, mais qui n’a pas été capitalisé pour inspirer des initiatives fortes pour perpétuer l’œuvre d’illustres prédécesseurs dans le vaste champ de la spiritualité, de la connaissance et du savoir.

La ville, sans faire preuve d’une excessive prétention et sans tirer des plans sur la comète, a désormais le potentiel adéquat, les possibilités réelles, les moyens de ses ambitions, les ressources pour se retrousser les manches pour redorer son blason, rayonner en tant que pôle culturel de premier ordre.

C’est un défi qui se présente aux citoyens d’une cité qui ne peut s’accommoder d’un sort qui l’a installée dans un rôle de comparse, d’acteur mineur, marginal dénué de toute vitalité et vivant au grès de manifestations concédées à doses homéopathiques dans un terreau stérile et triste.

Le passé de la ville, comme on a tendance à le répéter à satiété, ne mérite pas un tel sort. Nous avons pu prendre pouls d’une ville qui veut rompre avec ses vieux démons, porter son regard sur ce qui est essentiel à la promotion de la culture, s’atteler à réduire les retards accumulés jusqu’à présent et repartir du bon pied.

Le cadre s’y prête désormais pour que les intellectuels, les artistes, les hommes de culte, les chercheurs et les historiens, les jeunes et les humbles citoyens, afin qu’ils se donnent la main et travaillent dans un esprit de franche collaboration pour restituer à leur cité, le rang qui est le sien.

On dit souvent que l’appétit vient en mangeant. Avec le renforcement indéniable de son infrastructure culturelle, la restauration de ses monuments et repères historiques, son musée et son centre d’études andalouses et tant d’autres édifices, Tlemcen a de bons atouts à faire valoir en matière de promotion du tourisme culturel. Avec son potentiel, elle a des raisons crédibles pour nourrir tous les espoirs et satisfaire toutes ses cultures.

Mohamed BOURAIB

Rétrospective des activités culturelles organisées depuis février à Tlemcen

Le bimensuel « El-Djawhara », dédié aux festivités de « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 », a consacré les pages de son deuxième numéro aux principales activités culturelles organisées depuis le lancement national de la manifestation en février dernier.

La publication est revenue dans le détail sur le déroulement du colloque international sur la poésie féminine, sur la rencontre réservée au rôle de Tlemcen dans la propagation de l’islam au Maghreb ainsi que sur les représentations théâtrales « Alf tahiyya li Arfiya », « Café romana » et la projection du film-documentaire sur la vie du poète soufi Keddour Benachour.

« El-Djawhara » a publié une interview du directeur de la Culture de la wilaya de Tlemcen, Hakim Miloud, dans laquelle il a abordé les efforts consentis par l’Algérie pour l’inscription de la cité antique au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

M. Miloud a rappelé, a cet effet, les démarches et procédures nécessaires à la classification des sites archéologiques comme patrimoine mondial, précisant que le plan permanent de sauvegarde de la cité antique est en cours de préparation depuis près d’une année, avant de faire l’objet d’un décret. Outre, des comptes-rendus de conférences thématiques et entretiens avec des poètes, la revue a publié un portrait du Cheikh M’hamed El-Ghafour, présenté comme un « monument » de la chanson de Nedroma ».

La parcours artistique du chantre du hawzi et du aâroubi, au timbre si particulier et qui continue à enchanter les amateurs de l’andalou, a été retracé depuis le début de la carrière de l’artiste. Une page d’histoire, a été consacrée au leader du mouvement nationaliste Messali El-Hadj, natif de Tlemcen, par le rappel du militantisme et du combat politique du fondateur de l’Etoile nord-africaine et chef du PPA (Parti du peuple algérien). Ce numéro comprend également une poésie sur Tlemcen composée par Moufdi Zakaria ainsi que le programme des festivités. Le premier numéro de ce newsmagazine, paru durant la deuxième quinzaine du mois de mars avait abordé plusieurs sujets culturels en rapport avec la ville de Tlemcen et les activités qui ont été retenues dans pour l’année 2011. « El Djawhara » est éditée en langue arabe par le ministère de la Culture.