Rengaines. Nous aurions aimé entamer cette chronique « .S.S.S » (sacré-sucré-salé) par un menu apaisant à …lire avant de nous crisper d’entrée par les images des habitudes devenues seconde nature chez la majorité des jeûneurs à quelques jours et durant le ramadhan du moins pour la première semaine.
A l’odeur du carême, presque tout le monde réactualise sa « carte-puce ». Les repères s’activent souvent pour le pire. Pour toutes les hausses. On s’improvise des libertés et on s’autorise des circonstances atténuantes justifiées par la formule « Rah sayem » (il observe le jeûne). Le ventre dans les yeux prend tout son (ses) sens à « accoucher » de « cerveaux-poings ». C’est le branle-bas. La toponymie est déroutée. C’est le temps du squatt des trottoirs. De l’informel qui se refait une santé. Des commerces se reconvertissent. Des métiers « naissent ».
Les taxis et chauffards appliquent « leur » code de la route. Les mosquées « siestoises » sont prises d’assaut pour fuir le mercure. Les qualificatifs s’entament par la lettre « G », le temps est aux goinfres, goulus, gourmands (pas gourmets), gobergeurs, le gros … et le gras. Etouffant ! L’adrénaline s’accélère. Tout flambe même s’il s’agit des produits de stock. Les tarifs spéciaux s’appliquent malgré la logique saisonnière pour certains légumes et fruits. « Le commerçant dicte ses prix en fonction des augmentations des salaires… des consommateurs ».
Mais rien ne freine l’appétit qui surclasse la piété, à se croire en tauromachie sur les pavés des ruelles de Pampelune ou dans la transhumance cairote d’El Attaba. Mais personne ne « braque » un œil sur les « déchétariens » aux alentours des marchés des quartiers « repus ». A cette période de ramadhan 2012 (2e au 4e jour), par les yeux globuleux d’insolence, certains se voient dans l’opulence et les aisances, l’on avait enregistré, non sans insouciance, 2 000 bagarres avec 100 blessés et 4 morts.

Cinquante accidents de voiture ont causé la perte de 19 vies. L’accoutumance fait des ravages. Dans ce « sacré-sucré-salé », le contenu effraie. Mais il y a une trève à tout. Selon la météo « socio-commerciale », la tendance serait aux baisses. Faut juste cesser de regarder son nombril et lever la tête vers le …ciel. C’est déjà El Adhan.
M. H.