Il y a deux décennies, Noureddine Saâdi déclarait à Compétition qu’aucun club algérien n’était en mesure de gagner la Ligue des champions. Maintenant que l’ESS l’a fait, rebondir sur le sujet était incontournable…
L’ES Sétif sur le toit de l’Afrique, cela vous a-t-il surpris ?
Oui, j’avais d’ailleurs déjà déclaré que nous n’avions pas d’équipe capable de jouer les premiers rôles en Afrique. 15 ou 20 ans plus tard, je suis heureux que ce soit Sétif qui fasse rentrer l’Algérie dans l’Histoire. Avant d’atteindre la finale, l’Entente avait déjà fait un grand pas vers le sacre en éliminant des équipes meilleures que Vita Club.
A qui songez-vous au juste ?
Je pense à l’Espérance de Tunis, à Sfax et notamment au dinosaure appelé TP Mazembé. En finale, j’étais confiant, je ne donnais pas cher de la peau de Vita Club qui joue de manière très désorganisée à domicile. D’ailleurs, l’ESS a marqué deux buts à Kinshasa.
Au retour, ce fut quand même très éprouvant…
C’est parce que, en plus du stress de la finale, Vita Club joue nettement mieux en dehors de ses bases, justement. Mais l’essentiel est là et la grande responsabilité désormais est de stabiliser le club, cela incombe aux dirigeants, maintenant. Il faut que l’ESS reste dans cette dynamique et soit le bœuf qui tire la charrue vers l’avant. Cela dit, je n’omets pas de féliciter tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à cette consécration historique, à leur tête le président et l’entraîneur Madoui qui a été le chef d’orchestre.
Après Sétif, y a-t-il un autre club capable de remporter cette Ligue des champions ?
Aujourd’hui, les données ont changé, certains pays étaient intouchables, ils ne le sont plus en raison des crises qui frappent leur football ou carrément leur pays. Je pense à l’Egypte et la Tunisie, qui ont vacillé à cause de l’instabilité qui les a affectés, mais aussi au Nigeria ou au Cameroun. Les problèmes que connaissait l’Algérie frappent maintenant les autres pays, cela va de la crise économique à celle de la fédération, en passant par le manque de talent. L’Algérie a, à présent, au moins quatre clubs qui n’ont plus de problèmes financiers.
Qui au juste ?
Je pense à l’USMA, au MCA, au CSC, à la JS Saoura, en plus de l’Entente. L’Afrique ne nous est plus intouchable. Personne ne passait devant le Ahly du Caire, par exemple, ce n’est plus le cas. Les grands pays du foot africain sont rentrés dans les rangs. Soit c’est eux qui ont régressé, soit c’est nous qui avons accompli des progrès. Honnêtement, je ne pense pas que nous ayons vraiment progressé. Il y a un léger mieux, j’en veux pour preuve le fait que les clubs n’ont pas été gagnés cette année par la folie de la chasse à l’entraîneur.
L’Entente en Coupe du monde des clubs, qu’en dites-vous ?
L’ESS a donné la preuve qu’on peut croire en ses rêves. La Champions League est un acquis. Quant au Mondial des clubs, je rappelle que le Raja de Casablanca est bien allé en finale l’an passé, pourquoi pas l’ESS cette année ! Aujourd’hui, Sétif s’est ouvert la voie du rêve, qu’ils continuent de rêver !
H. D.