Le SG du FLN, Amar Saâdani, a convoqué pour aujourd’hui en début d’après-midi une réunion du bureau politique ont l’ordre du jour comportera l’examen de la situation politique du pays mais aussi faire le point sur la situation organique, notamment après le forcing effectué pour la création de plusieurs nouvelles mouhafadhas.
Cette réunion devrait être une nouvelle occasion pour le SG du FLN de tomber à bras raccourcis sur ses détracteurs emmenés par le groupe Belayat qui ne désespèrent pas de le voir partir avant le 10eme congrès. Sauf que cette mise en garde, loin de leur faire peur, « allume » à nouveau le groupe Belayat qui met en garde « contre la violation des statuts du parti pour préparer le congrès ».
En effet sa décision de multiplier les mouhafadhas dans la majorité des wilayas du pays a mis le feu aux poudres et agace même dans son propre camp. Le SG du FLN, qui n’a pas tenu la 2e session du Comité central prévue en 2014, en application du statut du parti, « continue » son bonhomme, de chemin faisant fi des critiques de ses adversaires.
Avant-hier, il a inauguré une nouvelle mouhafadha à El Eulma après celle de Bougaâ. Amar Saâdani a tenté de justifier le retard dans la tenue du 10e congrès par l’absence de conditions favorables à son organisation et aussi par la promulgation prochaine du projet de constitution. Amar Saâdani entend faire table rase et éliminer du coup les dinosaures du FLN qui lui mènent la guerre au sein du Comité central.

Ainsi, le chef du FLN entend mettre aux premières loges les mouhafedhs, qui lui sont acquis, pour préparer le dixième congrès. Celui qui veut être élu doit passer par la base et non pas par le sommet. « L’ère des nominations d’en haut est révolue », a-t-il brandi lors de son meeting à Sétif. Y parviendra-t-il ? sachant que les statuts actuels font la part belle au Comité central dans la préparation du congrès.
Le 10e congrès en ligne de mire
Le FLN tiendra son 10e congrès à la fin du mois de mai prochain, a indiqué, sous le sceau de l’anonymat, une source interne au parti. Cette source a ajouté que le SG Amar Saâdani ne veut pas ébruiter cette date de peur d’être doublé par ses adversaires au sein de cette formation.
Comme il redoute leur travail en coulisses ces adversaires qui ont réussi déjà à faire adhérer la majorité des membres du CC à leur cause. En effet, plus de 120 membres du Bureau politique, du Comité central et des mouhafadha ont lancé l’année dernière une nouvelle charge contre Amar Saâdani.
Les signataires du communiqué parlent de « dérives » et de « dépassements » s’agissant du comportement de Saâdani. Redresseurs et partisans de Abderrahmane Belayat, appuyés par trois anciens ministres, Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Haraoubia ont signé un communiqué rendu public dans lequel ils s’en remettent à Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti, le suppliant de « débarrasser » le FLN de Saâdani, contesté à la fois en raison de son manque de légitimité mais aussi de ses déclarations inconsidérées, ciblant des institutions aussi sensibles que le Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
Les signataires du communiqué ont réitéré leur refus du « fait accompli du 29 août », date qui a vu Saâdani intronisé à la tête du FLN à l’hôtel Aurassi, considérant que le sacre de Saâdani « est une usurpation de la volonté des militants et militantes du parti ».
Les opposants emmenés par Abderrahmane Belayat, estimaient que la décision du report du congrès « n’a pas été prise par le Comité central mais par le secrétaire général du parti ». Ils ont en effet adréssé, il y a quelques jours au ministère de l’Intérieur, une correspondance dans laquelle ils demandent de surseoir à la demande d’organisation du 10e congrès déposée récemment par le parti.
Dans cette lettre, ils invitent par la même occasion le ministère à autoriser la tenue d’une session du Comité central, seul selon eux, légitime et à même de convoquer les militants à la tenue du 10e congrès du parti du fait de l’illégitimité de l’actuel SG et de son bureau politique.
Le mandat de cinq ans des instances dirigeantes issues du IXe congrès a expiré le mois dernier. Selon l’article 35 des statuts du parti, le Comité central devient ainsi seule instance légitime entre deux congrès.
Elle est donc de fait seule instance à décider de la tenue et de l’organisation du congrès avec le SG actuel ou de son report. Le feuilleton FLN continue, et au vu de l’illisibilité actuelle de la scène politique, il est difficile aux observateurs de prédire son épilogue.