Le SG du FLN, Amar Saâdani a gagné une première bataille, en obtenant hier du ministre de l’Intérieur l’autorisation d’organiser le 10e congrès les 28, 29 et 30 mai à la Coupole du complexe olympique. Mais il a perdu une autre, puisque le ministère de l’Intérieur lui a exigé parallèlement de convoquer le Comité central avant le début des travaux du 10e congrès où sont attendus entre 4000 et 5000 congressistes.
La réunion du CC aura lieu le 27 mai, un jour avant le début du congrès et risque d’être tendue entre partisans de Saâdani et ses adversaires. Ces derniers qui exigeaient depuis longtemps la tenue de cette réunion n’ont pas réussi à obtenir gain de cause. La dernière session du Comité central, qui a eu lieu le 15 juin 2014 à l’hôtel El Aurassi a été marquée par des affrontements violents entre les partisans de Belkhadem et ceux de Saâdani.
Les partisans de Belkhadem avaient été sévèrement corrigés. Le mouhafadh FLN de Annaba, Mohamed Salah Zitouni, s’était retrouvé à l’hôpital pour traumatisme et blessure au visage. Qu’en sera-t-il pour celle annoncée pour le 27 mai ? Y’aura-t-il une motion de défiance à l’encontre du SG ou sera-t-elle une simple formalité pour Saâdani qui a réussi à contenir jusqu’à aujourd’hui tous les assauts de ses adversaires ?
S’il marche aujourd’hui sur du velours, ses adversaires n’ont encore pas dit leur dernier mot. Pourront-ils aller jusqu’à l’éjecter de son poste ? Pour l’instant, Saâdani qui contrôle de main de fer le parti a réussi à imprimer sa trajectoire et à se débarrasser des dinosaures qui sont, ainsi de fait éliminés de la préparation du congrès qui sera dévolu aux militants et non plus, comme auparavant, depuis Alger par le Comité central.
Un CC sous haute tension
Lors de cette réunion du Comité central, la question d’élire un nouveau secrétaire général n’est pas à l’ordre du jour, a indiqué un membre du bureau politique. Saâdani devra donc faire preuve de beaucoup d’imagination pour échapper à un éventuel vote de défiance. Ses adversaires, encouragés par le retour de Belkhadem préparent un scénario qui leur permettra de destituer l’actuel secrétaire général du FLN.
Pour éviter tout débordement lors de cette rencontre, Amar Saâdani a tout ficelé. S’il ne peut pas empêcher son prédécesseur d’accéder à la salle de réunion du CC, il veut faire appliquer à l’avance une résolution que la commission de décision du parti n’a pas été encore prise.
Il brandit donc l’arme de la discipline contre 7 membres du Comité central pour les mettre hors d’état de nuire en leur interdisant d’assister aux travaux. Parmi ces derniers, figurent des personnalités de premier plan du vieux parti, à commencer par Abderrahmane Belayat, ancien coordinateur du parti. Ironie de l’histoire, Abdelaziz Belkhadem, évincé par le Comité central en 2013 après une âpre bataille livrée contre les « redresseurs », redevient presque un recours ultime pour les adversaires de Saâdani,
L’ex-secrétaire général a réussi même à s’épargner d’anciens « redresseurs ». Un tapis rouge est-il donc déroulé à Abdelaziz Belkhadem ? Le pari est difficile à faire, surtout que, fin manœuvrier et ne lésinant sur aucun moyen, Amar Saâdani ne veut rien lâcher. Quitte à employer les méthodes jadis utilisées par son prédécesseur contre les partisans de Belkhadem.