Le Forum de la radio (chaîne 1) aujourd’hui s’est transformé en un véritable déversoir pour Amar Saâdani qui en était l’invité près de deux heures.
Le secrétaire général du FLN s’en est donné à cœur joie en critiquant l’opposition, le directeur de cabinet du président de la république en la personne d’Ahmed Ouyahia, et le gouverneur de la Banque d’Algérie.
Expliquant avec plus de détails les objectifs que s’est assignés la conférence nationale qui doit se tenir demain à la coupole du 5 juillet, à l’initiative de l’ex-parti unique, l’hôte de la radio s’en est pris à l’opposition, qui sera en conclave elle aussi demain, mais à Zéralda, l’accusant de ne vouloir rien d’autre que le siège du président de la République. « Alors que le pays est en danger et que nos frontières sont la proie de Daesh. » « Nous l’avons invitée à la conférence pour constituer tous ensemble un front uni pour prémunir le pays du péril qui le guette, renforcer notre soutien au président de la République et à l’armée populaire nationale. Mais il semble qu’elle ne soit pas consciente des enjeux et préfère discuter de ce qui est légitime et de ce qui ne l’est pas. » Et le secrétaire général du FLN d’ajouter : « Il nous faut mobiliser les masses et les sensibiliser sur la question. D’ailleurs, la conférence aura son prolongement à travers les rassemblements et autres meetings qui seront organisés par les partis, organisation et associations qui prennent part à la rencontre de demain, à travers l’ensemble du territoire national. Car la stabilité et la sécurité de l’Algérie concerne tout le monde. Et la classe politique ne peut l’ignorer, sinon ce serait de la bêtise politique. »
Invité à expliquer l’absence de ses principaux alliés politiques que sont le RND et le MPA, M. Saâdani affirme pour ce qui concerne la formation dirigée par Ouyahia que ce n’est pas elle qui sera absente, mais son secrétaire général. « Les militants du RND ne d’ailleurs pas d’accord avec sa décision. Ouyahia vit encore dans les années 90, ajoute l’orateur. » Lequel a justifié le refus de son parti de répondre favorablement à la proposition du SG du RND de constituer une alliance avec les partis qui soutiennent le président : « On ne le soutien pas parce qu’on ne lui fait pas confiance, car il n’est pas fidèle au président de la République, sinon pourquoi il veut être candidat aux présidentielles de 2019 ? » L’ex-président de l’APN n’hésitera pas à le comparer au corbeau. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin, puisqu’il lui reproche d’être la cause de la catastrophe économique lorsqu’il était à la tête de l’Exécutif. Quant au MPA, Saâdani a indiqué que Amara Benyounès soutient l’initiative du FLN, mais il se trouve qu’il ne peut y être parce qu’il est à l’étranger.
Le dernier souffre-douleur du secrétaire général du FLN est le gouverneur de la Banque d’Algérie. « La dévaluation du dinar, c’est lui. La récession, c’est lui, les devises sur le marché parallèle, c’est encore lui. Tout comme il lui impute ainsi qu’au ministre des Finances l’hibernation des banques. Dont il demande la levée de la tutelle. « Le ministère des Finances donne des orientations et non des instructions. Même l’actuel gouvernement en a eu pour son compte. Amar Saâdani estime que l’économie n’est pas gérée de façon optimale. « Nous avons une économie bâtarde. Elle n’est ni libérale ni planifiée. Tous les instruments sont en panne », critique-t-il avant d’appeler à un sursaut.