Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN, a fait une rentrée politique pour le moins percutante. D’abord, il a réussi l’épreuve du renouvellement des instances de l’APN, en jouant à fond la carte de la transparence. Ensuite, en parvenant à faire élire les siens. Ses adversaires n’auront plus de chicane à lui faire à ce niveau. Il a joué, il a gagné Si Amar. C’est dans la foulée de cette dynamique qu’il a réuni ce dimanche la première session du Comité central (CC), issue du dernier congrès.
Saâdani s’impose
Là aussi, il a innové avec une retransmission en direct et même sur YouTube, de la cérémonie d’ouverture des travaux. Façon de dire, notamment au groupe Bélayat, laminé du reste, que « nous n’avons rien à cacher ». En fait, cette réunion du CC aura été surtout l’occasion pour le chef du FLN de se poser désormais en leader des partis de la mouvance présidentielle en annonçant une initiative en vue de créer un front d’action pour soutenir le programme du président.
Cette initiative qu’il maturait depuis des mois, vise en fait à « rassembler les forces vives du pays autour d’une même dynamique, le FLN propose la formation d’un nouveau front de soutien au programme du président de la République sous forme d’initiative politique nationale. « Cette initiative , ajoute- t-il « s’adresse à tous les partisans du dialogue et de la concertation en tant que moyens de règlement de nos différends et de resserrement de nos liens nationaux ».
Autre précision : le projet politique « est ouvert à tous les partis politiques agréés, aux organisations syndicales et professionnelles, au patronat, au mouvement associatif, aux médias, à la société civile et aux personnalités nationales indépendantes ». Il s’adresse également à tous ceux qui désirent contribuer -avec l’Etat et sous sa coupe- au développement de l’Algérie. Il a, en outre, précisé que son parti proposait aux parties qui adhèrent au projet de soutenir les démarches visant « le resserrement de l’unité nationale, la préservation de la paix et de la stabilité, la poursuite du processus de réconciliation nationale et la consolidation de la justice sociale ».
Le chef du FLN a appelé « toutes les parties qui adhéreront à cette initiative à appuyer -sans réserve- le programme politique du président Bouteflika, plébiscité à travers les élections électorales de 1999, 2004, 2009 et 2014″. Tel que décliné ce jour devant les membres du CC, le front version Saâdani se veut plus large, en ce sens qu’il est ouvert aux partis politiques, aux syndicats, aux organisations de la société civile même des personnalités indépendantes.
Ouyahia au pied du mur
Saâdani voit donc large. Il veut un rassemblement qui soit au moins un pendant à l’opposition regroupée au sein de la CNLTD. Du coup, le projet cher à Ahmed Ouyahia est mort et enterré. Ce dernier, on s’en souvient qu’après son retour à la tête du RND avait fait une annonce forte, à savoir recomposer la coalition présidentielle autour des partis RND, FLN, MPA, TAJ.
Mais pas de quoi impressionner Amar Saâdani qui avait compris, en vieux briscard de la politique que le revenant chef du RND voulait tout simplement l’utiliser comme marche pied pour se poser en leader de la mouvance présidentielle. Avec son projet, plus large et avec des objectifs ponctuels et surtout loin des logiques d’appareil, Saâdani dame le pion à Ouyahia qui n’a désormais qu’un seul choix accepter l’offre.
