Derrière le slogan pour le rajeunissement du parti prôné par le SG se profile une purge des dinosaures qui ne dit pas son nom.
Le SG du parti du FLN, Amar Saâdani, a affirmé hier que tous les dirigeants autorisés par les statuts du parti à assister au congrès seront « invités à y prendre part » et auront le « droit d’émettre leur avis » sur les questions qui seront posées, a-t-il dit. Ainsi les animateurs du mouvement de redressement dirigé par Abdelkrim Abada et celui emmené par le groupe de Belayat seront présents au 10éme congrès.
A propos du communiqué récent signé par 118 députés frondeurs du parti, Saâdani a réfuté « l’existence d’une opposition de la part des députés du parti au sein des deux chambres du Parlement, comme prétendent certaines parties qui veulent, a-t-il dit, s’éterniser dans les postes de responsabilité ».
Selon ce communiqué, il est demandé au patron du FLN de « respecter les statuts du parti » dans la préparation du 10ème congrès qui ajoutent que ces députés, ce sont les membres du Comité central (CC) qui doivent préparer le congrès et non les mouhafedhs. Quant aux membres du CC, ils sont conviés à dépasser leurs querelles et à se concerter pour imposer une réunion du Comité central.
Quant à Saâdani c’est la base du parti « qui choisit les délégués » qui assisteront au congrès. Saâdani a indiqué à ce propos que c’est le Comité central (celui qui sera élu lors du 10ème congrès) qui procédera à l’élection du SG du parti. En fait Saâdani annonce d’ores et déjà la future purge qui sera opérée lors du prochain congrès. Tous ceux qui n’ont pas adhéré à sa politique seront de fait écartés. Ainsi Belayat, Abada, Belkhadem et consorts vont se retrouver exclus du prochain CC et éventuellement des postes de décision.
D’ailleurs, il appelle le groupe de Belayat soutenu par Belkhadem « d’arrêter de jouer » et de respecter les statuts et le règlement intérieur du parti ». « Belayat pense qu’il pourrait bloquer le congrès, puisque Louh est à la tête du ministère de la Justice. Je lui dis qu’il a tort », dit-t-il. L’annonce de la date du 10ème congrès du FLN relance les hostilités au sein du parti et réveille les adversaires du secrétaire général, Amar Saâdani.
Mais Abderahmane Belayat, le coordinateur du mouvement dit de redressement, compte saisir la justice et le ministère de l’Intérieur pour remettre en cause la tenue de ce rendez-vous : « On va faire des recours administratifs et judiciaires et nous adresser à la wilaya d’Alger pour lui dire que la convocation du congrès est du ressort, soit du président du parti ou du Comité central, et non pas du SG du parti », affirme Belayat,
« Nous dirons au ministère de l’Intérieur qu’il doit veiller au respect, dans la lettre et l’esprit de la loi sur les partis, notamment dans son article 38 », enchaîne-t-il, en annonçant : « On sera assez nombreux le 28 mai prochain pour annuler la tenue du congrès ».
Le courant drivé par Abada est dans le même état d’esprit que celui de Belayat et compte « s’opposer fermement » à la tenue du congrès. Les travaux du prochain Comité central prévu le 27 mai soit la veille de l‘ouverture des congrès s’annoncent des plus indécis. La bataille risque de se transformer en pugilat, car chacun campant dans sa position initiale. A moins d’un consensus venu d’en haut…