Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani ameute ses troupes pour samedi prochain dans le cadre d’une rencontre nationale des élus de son parti.
Mais en réalité, c’est un meeting anticipé dédié à un quatrième mandat de Bouteflika que le SG prépare en catimini. Cette rencontre se déroulera finalement sous le grand chapiteau jouxtant la salle omnisports de la Coupole, fermée pour travaux en prévision du championnat d’Afrique de handball.
Ce chapiteau, qui a servi il y a trois ans aux activités artistiques du mois de ramadhan, a été finalement retenu pour abriter ce rendez-vous.
Des travaux pour son extension à 8 000 personnes ont débuté depuis deux jours. Les ouvriers qui s’affairaient encore hier auraient reçu comme instruction de ne donner aucune information. Les participants à cette rencontre seront acheminés par bus des quarante-huit wilayas du pays.
Ils seront pris en charge entièrement par le parti du FLN, qui a mis les bouchées doubles pour ce rendez-vous qui sera à la fois une occasion pour Saâdani de montrer à ses adversaires au sein du parti qu’il contrôle parfaitement la situation et aussi pour envoyer un signal fort aux prétendants à la magistrature suprême que le scénario Bouteflika n’est pas abandonné comme veulent le faire entendre ses détracteurs.
Saâdani, qui mène tambour battant une campagne pour un 4e mandat et qui est plus que jamais contesté, cherche par tous les moyens à dépasser la crise en faisant comme si de rien n’était. Dimanche dernier, il a réuni en urgence le bureau politique pour obtenir son quitus après avoir obtenu celui des mouhafadhas.
Le communiqué sanctionnant la réunion du BP a relevé le soutien des 15 membres à «toutes les actions entreprises par le SG et tous les propos qu’il a tenus». Les frondeurs, à leur tête Abderrahmane Belayat, ex-coordinateur du BP, ont vertement critiqué ses propos tenus au nom du FLN. Des déclarations jugées «irresponsables» par les redresseurs car ne cadrant pas avec la ligne historique du parti.
Ces redresseurs ont tenu une réunion sous la présidence de Belayat avant-hier dans une villa sise à El-Djamila, dans la localité d’Aïn Benian, regroupant toutes les tendances du parti hostiles à Saâdani. La réunion était axée essentiellement sur les voies et les moyens à mettre en oeuvre pour saborder la rencontre de samedi.
La première décision prise par les contestataires, qui revendiquent les 2/3 du comité central, est d’aller en force à la rencontre de samedi prochain pour expliquer aux présents l’illégalité de la démarche du SG.
Le risque d’un affrontement physique entre les deux clans n’est pas à écarter. En annonçant la convocation du corps électoral dans une semaine, le ministre de l’Intérieur aura donné le coup d’envoi officiel à la précampagne électorale pour la présidentielle d’avril.
Et si le président sortant annonçait sa retraite politique, comme beaucoup le pensent en raison de son état de santé, ce serait le bal ouvert pour les prétendants issus du régime pour se faire adouber par les décideurs. Ali Benflis, Mouloud Hamrouche, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et Abdelaziz Belkhadem feraient ainsi figure de virtuels candidats à une alternance qui sauverait la face au régime et éviterait les secousses d’une rupture violente et brutale.
Hocine Adryen