Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne I, l’ex-sélectionneur national, Rabah Saâdane, a reconnu avoir été contacté par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, pour occuper le poste de directeur technique national.
Invité par le journaliste animateur de l’émission “Studio El Kora”, Saâdane dira à ce sujet : «Effectivement, Raouraoua m’a sollicité, il n’y a pas longtemps, pour prendre la direction technique nationale, mais j’ai refusé parce qu’actuellement, il n’y a pas vraiment un projet consistant à réaliser. Après, si on me propose un vrai programme de travail avec des objectifs bien définis, je serai prêt à revenir aux affaires techniques, au niveau de la DTN bien entendu.»
«On ne s’attendait pas à une telle débâcle face au Maroc»
Revenant sur l’ampleur du résultat qui a sanctionné le derby Maroc-Algérie du 4 juin passé, Saâdane, qui a renouvelé son appel pour un débat général sur la politique du sport en Algérie et du football en particulier, s’est déclaré, à l’instar de tous les observateurs et autres analystes du football, très surpris : «Le score du match contre le Maroc m’a franchement surpris. Je m’attendais à ce que ce duel soit difficile et très indécis, mais perdre quatre buts à zéro est un scénario inimaginable. La solution ? Il faut que tous les acteurs du football et l’ensemble des techniciens soient réunis pour trouver une issue à cette crise et tracer une politique de travail pour l’ensemble des catégories, et non pas seulement pour l’équipe A. Il y a 35 entraîneurs en Algérie qui sont qualifiés pour débattre sur ce projet de développement de notre sport-roi et, du coup, apporter des solutions.»
«Nos voisins nous ont humiliés»
Poursuivant son discours à la radio, Saâdane, qui semblait très affecté par cette humiliation essuyée face aux Lions de l’Atlas, n’a pas pu cacher ce qu’il avait sur le cœur : «Sincèrement, après ce lourd revers subi à Marrakech, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, tellement ça m’a fait profondément mal. Nos voisins nous ont humiliés. L’image du joueur marocain qui montrait de la main le chiffre 4 à la caméra pour nous enfoncer m’a vraiment affecté. Cela dit, c’est une défaite qu’on doit tous assumer. Il faut maintenant chercher à remettre sur rails cette équipe qui est loin d’être finie. Croyez-moi, au risque de me répéter, ça serait une grave erreur d’enterrer ce groupe au capital expérience énorme et capable de rebondir.»
«Aït Djoudi réalise du très bon travail»
Evoquant le parcours de l’Equipe nationale Espoirs dirigée par Azzedine Aït Djoudi qui a réussi à qualifier l’Algérie au prochain tour des poules des éliminatoires JO-2012 zone Afrique, Rabah Saâdane a loué le mérite de l’ex-coach de la JSK et de l’USM Alger dans cet exploit, attendu, il faut le dire, depuis belle lurette. «Ecoutez, comme je l’ai toujours été, je suis un partisan de la continuité et de la régularité dans le travail. Le coach Aït Djoudi est en train d’accomplir du très bon boulot. Il faut l’encourager et mettre à sa disposition pour lui permettre d’atteindre vses objectifs.»
«On doit éviter le cas Ibrir»
Très précis dans ses analyses, Saâdane s’appuie beaucoup sur les erreurs du passé pour construire l’avenir. L’ex-patron des Verts a mis en garde indirectement la FAF contre tout chamboulement à la tête de la barre technique des différentes catégories de l’EN. Mettant en exergue l’exemple de l’ancien coach des U17, Athman Ibrir, forcé à quitter le navire après une participation honorable au CM 2009, Saâdane dira : «On doit éviter le cas Athman Ibrir qui a réalisé un travail énorme avant qu’il ne quitte le staff des U17 sans pouvoir récolter les fruits de son label. A propos de ce technicien, croyez-moi, c’est une vraie compétence qui peut apporter beaucoup à l’Algérie. Dommage qu’il soit parti monnayer son talent à l’étranger.»
«Il faut savoir apprendre de nos défaites»
Avant de clore son entretien avec notre confrère de la Chaîne I, Saâdane a tenté de dédramatiser les débats en lançant un appel à tous les animateurs du football pour bien retenir la leçon de ce cuisant échec : «Vous savez, les défaites font partie du sport, il faut savoir seulement positiver et tirer les leçons de ces débâcles. Prenez l’exemple de l’Espagne. La Fédération espagnole de football a dû attendre plusieurs années pour pouvoir enfin matérialiser sa politique et être sacrée championne du monde et d’Europe.»