L’entraîneur en chef de l’EN, Rabah Saâdane, et ses collaborateurs étaient déterminés, avant le Mondial, à quitter la barre technique.
Ils étaient tellement dégoûtés et acculés de toutes parts, tantôt par la presse, tantôt par les supporters, et le plus souvent par les techniciens qui dénigraient faits et gestes de toute la composante humaine de la sélection que le Cheikh a fini par abdiquer et est parvenu à l’ultime décision, celle de tout plaquer.
La décision prise en commun accord n’était donc pas encore entérinée, mais dans la tête, ce n’était qu’une question de temps
Le congé porte conseil
Dégagé de toute la pression qui, faut-il le rappeler, était son compagnon durant de longs mois, la sagesse du Cheikh a encore une fois prévalu. Le Mondial consommé et ayant bénéficié de quelques jours de congé, Saâdane a longuement réfléchi sur la situation de l’équipe nationale et son avenir. Il considère que cette équipe, pour laquelle il s’est tant sacrifiée et connut des nuits sans sommeil, on ne pouvait effacer tout le travail d’un revers de la main.
«Si un entraîneur prendrait les rênes de la sélection, il se casserait certainement la gueule. Croyez-le bien, pour des raisons aussi limpides que de l’eau de roche, il conviendrait de souligner que l’éventuel preneur n’aura jamais assez de temps pour former son groupe.
Avec les échéances qui arrivent à grands pas, l’équipe ne sera pas prête», a-t-il lancé. Et de poursuivre : «Je ne voulais aucunement lâcher cette équipe dans un moment aussi délicat que complexe, j’en suis responsable, il ne faut surtout pas gâcher le travail entrepris voilà trois ans à cause de mon départ, raison pour laquelle mon staff et moi avons décidé de poursuivre la mission à la tête de l’équipe nationale.»
Un adjoint, quand je le déciderai
Un des griefs retenus par les techniciens et les observateurs à l’encontre de Saâdane était dans le refus de ce dernier d’élargir son staff et de lui adjoindre un technicien de renom.
Le sélectionneur a toujours repoussé cette option, ordre ou proposition, il en est catégoriquement opposé.
«Quand le besoin se fera sentir, on en reparlera. On a voulu recruter un préparateur physique de qualité, on a fait venir Boudjemaâ Mohammedi», a tancé.
Le staff, qui est à 100% national, est une fierté dont le coach en a fait une affaire personnelle, lui qui a côtoyé des entraîneurs avec qui il a appris énormément à leurs côtés. «J’ai côtoyé un entraîneur et un homme, en la personne de Oualiken à la DNCA, à qui je rends un vibrant hommage. Un entraîneur qui donne sans compter. J’ai appris des choses avec lui et je souhaite que mes collaborateurs en fassent de même et profitent des conseils qu’ils leur seront donnés. Je voudrai leur transmettre l’expérience acquise durant ma carrière.»
En un mot, l’adjoint n’est pas à l’ordre du jour.
Des changements face à la Tanzanie
Une fois n’est pas coutume, Saâdane a finalement décidé de ne plus faire appel aux joueurs inactifs et manquant de compétition.
Les places seront désormais chères et si on veut porter le maillot vert, il est impératif pour le joueur qu’il soit compétitif et titulaire dans son club.
Face à la Tanzanie le 3 septembre, pour le compte de la première journée des qualifications de la CAN 2012, Saâdane est revenu, lors de la conférence, sur ce point en déclarant : «Il y aura certainement du changement. Les plus en forme seront donc convoqués», voilà qui est clair et précis.
Les éléments, qui sont physiquement à court ou même légèrement blessés, ne seraient plus appelés en sélection. C’est décidé, mais attendons pour voir.