Après vingt-quatre ans d’absence, l’Algérie retrouve le parfum de la Coupe du monde avec à sa tête Rabah Saâdane, son charismatique sélectionneur.
A 64 ans, celui qui faisait déjà partie du staff des Fennecs aux Mondiaux espagnol (1982) et mexicain (1986) reste prudent au moment d’aborder le rendez-vous sud-africain.
Il a tout vu et tout connu à la tête de l’équipe nationale algérienne. Et pourtant Rabah Saâdane (Photo Presse-Sports) semble toujours aussi passionné et déterminé au moment de disputer sa troisième Coupe du monde comme patron des Fennecs.
Engagés dans le groupe C aux cotés de l’Angleterre, des Etats-Unis et de la Slovénie, les Algériens avancent à pas comptés dans un tournoi où leur manque d’expérience pourrait leur jouer des tours.
Interrogé dans Le Parisien ce mardi, Rabah Saâdane se montre lucide : «(…) Notre effectif n’a aucune expérience. On n’a pas encore le fond de jeu d’une machine qui tourne (…) Le premier match contre la Slovénie sera déterminant. Si on le gagne, on pourra parler. Dans ce genre de tournoi, si vous gagnez le premier match, vous avez 50 % de chances de passer. Sinon, on ne sera pas dans de bonnes dispositions psychologiques contre l’Angleterre.»
La force tranquille
Réaliste, Saâdane évoque au cours de cet entretien les chances d’une nation africaine de décrocher le titre suprême : «Ça me paraît difficile. Le potentiel est là, mais la stabilité manque. Dès qu’il y a un problème, c’est l’entraîneur qui paie (…)» Lui qui sera le seul sélectionneur africain de ce Mondial mesure également le poids de ce premier grand rendez-vous en Afrique du Sud : «C’est un événement exceptionnel et une chance. Quand on a commencé les qualifications, toute l’Afrique voulait y participer (…) Il y avait une dimension sportive et politique.»
Zidane, l’ami fidèle
Enfin Rabah Saâdane parle de Zinedine Zidane, véritable point d’ancrage entre la France et l’Algérie : «C’est un lien solide entre les deux pays. Il représente la France dans les événements majeurs et nous supporte discrétement pour nous faire plaisir (…) Il a toujours promis de nous aider si on avait besoin de lui. C’est un gars qui ne calcule jamais.»