L’ex-sélectionneur des Verts, Rabah Saâdane, était hier l’invité de la Radio nationale, il saisira l’occasion pour préciser et expliquer certains points et sujets qui ont fait débat dernièrement.
Il a parlé de certains joueurs,……des critiques qu’il a essuyées et également de son vœu de reprendre en tant qu’entraîneur.
Actuellement consultant à Canal+ Maghreb, Saâdane souhaite plus profiter du recul et prendre le temps qu’il faut pour récupérer comme il l’explique. «Je suis très bien, je suis en récupération plus psychologique qu’autre chose, car c’était devenu insoutenable avec l’EN qui a tellement grandi… Je ne sentais pas uniquement la pression des résultats, mais aussi le fait de ne pas travailler dans les mêmes conditions qu’auparavant. Les qualifications à la Coupe d’Afrique des nations, puis à la Coupe du monde ont pris de grandes proportions, c’était devenu plus difficile de poursuivre sur la dynamique d’avant.»
Saâdane se limite actuellement à suivre certaines rencontres. «Je ne suis pas beaucoup de matches, mais dès que j’ai l’occasion pour voir un match, je ne rate pas l’occasion.»
Centrafrique
L’ex-sélectionneur national saisira cette opportunité pour se défendre par rapport à certains propos en matière de critiques qui, selon lui, étaient déformées. «Ça a chauffé contre moi après ce match face à la Centrafrique, j’appelle tout d’abord à calmer le jeu», lancera Saâdane avant d’ajouter : «J’ai toujours voulu analyser calmement pour ne pas déstabiliser l’EN, parce qu’il y a des risques d’entrer en crise. Mais personne n’a retenu cela lorsqu’on voulait approfondir plus.»
Concernant le match de la Centrafrique, il dira : «On m’a dit que l’équipe était absente durant ce match, j’ai répondu qu’il faut comprendre ce qui s’est passé à Bangui, il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu, c’est ce qui fait partie de la complexité du football. J’ai dit que ce n’était pas facile, alors que certains analysaient le match sur un changement de joueurs.»
Saâdane va au fond des choses : «Certains ne comprennent pas encore que l’équipe nationale, c’est d’abord une unité psychologique et morale très sensible, c’est pour cette raison que nous, nous avons réussi. En 3 ans, on a fait des performances en créant une famille au sein des joueurs, entre le staff technique et la fédération il y avait une symbiose, et c’est ça ce qui a fait notre réussite.»
L’équipe nationale
En parlant de l’EN, Saâdane voulait bien préciser une certaine vision par rapport à certains joueurs. «J’ai défendu l’équipe nationale actuelle, j’ai dit qu’il fallait faire attention parce qu’elle risque de tomber dans une crise, j’ai utilisé d’ailleurs le terme «Sage. Ce que je sous-entendais par là, c’est qu’il faudrait analyser objectivement avec du recul ce qui n’a pas marché. Qu’est-ce qui se passe, et qu’est-ce qui ne va pas ?
Il précise : «J’ai soulevé notamment un point très sensible, qui concernait le début de saison. Les experts de la FIFA reconnaissent ce point, ils ont reconnu qu’il ont fait une erreur de programmer des compétitions juste après la fin de la Coupe du monde.»
Les joueurs
Mais concernant le système de jeu actuel par rapport à son époque, Saâdane explique : «Le système de jeu, on le fait selon le potentiel qu’on a entre les mains, j’ai cité même le cas d’un joueur qui est magnifique, Belhadj. J’ai expliqué qu’il a beaucoup de qualités offensives et défensivement aussi il a des qualités, il assure une couverture dans le système qui a été créé. Pour lui donner plus de possibilités offensives à Portsmouth, il a joué plus milieu.»
Et concernant Abdoun dont on a beaucoup parlé de la relation entre lui et Saâdane : «Je n’ai jamais parlé d’Abdoun, c’est un joueur que j’estime beaucoup, même s’il ne jouait pas beaucoup à l’époque. On avait toujours des rapports de respect de part et d’autre.» A propos de Ghezzal, Saâdane déclarera : «Lors du séminaire de la FIFA au Caire, ils ont évoqué le point de certains petits détails qui vous font perdre un match, alors j’ai parlé dans ce sens, j’ai dit, lorsqu’on joue en altitude, et vous perdez un joueur, vous jouez à 10, j’insinuais l’expulsion du joueur pas l’acte lui-même de Ghezzal, plus l’erreur malheureuse du gardien Chaouchi, tout cela pour vous dire qu’il y a de la manipulation. Des fois, il vaut mieux s’abstenir de parler.»
«On me veut du mal»
Saâdane n’exclut pas que certaines personnes lui veulent du mal, il le confirme en évoquant certains détails : «Il y a des gens malintentionnés qui cherchent à créer une zizanie, juste à la fin du match contre la Centrafrique, on annonce mon décès dans un accident de voiture, ils m’en veulent à ce point ? Et ce qui se passe également avec les joueurs, alors que je n’ai pas fait de mauvaises déclarations.» Saâdane poursuit : «Heureusement qu’il y a des gens qui me connaissent et qui savent que je suis sage, trop serein, j’ai parlé de beaucoup d’autres points positifs, lorsque j’entendais dire qu’il fallait carrément mettre des joueurs locaux et écarter tout le reste, j’ai dit stop. Il ne faut pas s’aventurer, ça serait dangereux d’opter pour cette action.» Saâdane est pour la continuité : «Je ne veux pas qu’il y ait cassure. On a mis plus de 3 ans pour construire cette équipe, ce n’est pas le moment de la détruire.»
La démission
Saâdane avait pris la peine d’évoquer le sujet de sa démission, alors qu’on spécule toujours sur ce point et qu’on se pose la question : est-ce que ce n’est pas un limogeage. «Pendant 3 ans, j’ai dirigé à l’aise l’équipe nationale, j’ai pris les décisions qu’il fallait, mais lorsque j’avais décidé d’arrêter, c’était pour la fin du Mondial. J’ai discuté avec ma famille et la décision était prise.
On savait à la FAF qu’il y avait une période de transition très difficile, j’étais peut-être l’un des rares à pouvoir l’assumer, j’ai essayé, ça n’a pas marché et j’ai décidé de partir. Personne ne m’a obligé à partir et la décision était pratiquement prise 5 jours avant le match de la Tanzanie.
J’ai dit que j’assurai au maximum 2 matches, c’est-à-dire celui de la Tanzanie et la Centrafrique pour ne pas laisser l’EN en difficulté, parce qu’après, il y aura des matches amicaux et c’est au nouvel entraîneur de décider pour la suite. Les choses se sont précipitées, j’ai décidé de partir la conscience tranquille.
Son avenir
Cheikh Saâdane ne souhaite pas quitter les terrains, il reconnaît que c’est ce qu’il a toujours aimé faire, revenir en tant qu’entraîneur n’est qu’une question de temps. «J’avais déjà le poste de DTN, la proposition m’a été faite à la fin de la Coupe du monde, si j’avais arrêté comme entraîneur juste après le Mondial, ça m’aurait intéressé, mais le mois que j’ai ajouté en plus m’a complètement perturbé. J’ai besoin de me ressourcer. Le consulting n’est pas vraiment le domaine qui m’intéresse le plus, je reviendrai un jour sur les terrains pour être entraîneur, ça serait certainement à l’étranger», précise Saâdane.