Saâdane a été conforté dans son poste avec en sus des prérogatives plus étendues d’une part, et des changements souhaités par les puristes d’autre part. Ces changements sont vitaux et obligatoires afin que le Cheikh puisse poursuivre son aventure dans la sérénité.
Une nouvelle ère débute ainsi pour cette sélection new-look qui, à l’approche du premier rendez-vous face au Gabon, le 11 août prochain, devra bénéficier des solutions que Rabah Saâdane apportera.
2010-2012, un nouvel état d’esprit
L’ossature constituée avec un effectif jeune et une expérience acquise durant les deux tournois CAN et CM sont les signes précurseurs qui ne trompent pas quant à la dimension future de la sélection.

Le plus souvent, l’intensité ressentie par cette jeune équipe en matches officiels est quasi inexistante en joutes amicales alors que le principe est le même : faire honneur aux couleurs portées. Saâdane devra bûcher sérieusement pour gommer de l’esprit des joueurs cet esprit d’autosatisfaction.
Peut-on approuver un bilan aussi maigre que Saâdane a réalisé en Afsud ? Forcément non !
Et cette période de deux années accordée au driver sera celle du changement profond. Elle incitera certainement les instances footballistiques à reconduire le même staff accompagné de la même politique pour le Mondial brésilien de 2014.
Un effectifà rééquilibrer
Notre sélection nationale n’a jamais été aussi nantie sur le plan de l’effectif. Certains joueurs talentueux sont parvenus à s’imposer dans cette équipe, à l’image de Meghni, Yebda et Lacen qui en un laps de temps très court sont devenus des pièces maîtresses. En revanche, d’autres pour diverses raisons, n’arrivent pas à démontrer toute l’étendue de leur talent. Abdoun en est l’exemple vivant ; un joueur aux qualités techniques intrinsèques qui, malheureusement pour lui et pour les Verts, n’arrive pas à voler de ses propres ailes.
N’ayant pas admis son statut d’éternel remplaçant, Abdoun afficha des sautes d’humeur qui n’ont pas plu au sélectionneur. Une situation qui a poussé Djamel à réclamer plus de confiance et un temps de jeu plus conséquent.
Boudebouz, considéré comme le messie par les puristes, pourra lui aussi se retrouver dans la même galère que le Nantais. Les Algériens aimeraient retrouver le jeu à l’algérienne basé sur l’intuition et l’improvisation, mais Abdoun et Boudebouz auront-ils les épaules assez larges pour endosser cette responsabilité ? La préparation psychologique est fortement recommandée.
Saâdane a montré une certaine frilosité sur la gestion du groupe et la gestion technique lors du Mondial. Ses choix ne devraient aucunement faire l’objet de rouspétage comme ce fut le cas au Mondial où certains joueurs ont exigé de jouer comme titulaires. Cela a eu des répercussions négatives sur l’ambiance et la sérénité du groupe.
Une équipeà renforcer
L’équipe nationale a montré deux visages en deux temps. Si durant les éliminatoires, elle s’est imposée avec brio et arraché son ticket par la volonté des joueurs, la suite, en revanche, n’a été qu’une succession de déceptions et d’humiliations.
Pour contrecarrer cette instabilité, l’entraîneur national devra exploiter et mettre en valeur le talent de ses éléments, sans oublier de les placer dans de bonnes dispositions tactiques afin qu’ils puissent mieux s’exprimer.
Durant de longs mois, Matmour a dépanné la sélection en occupant le flanc droit, Guedioura a été pressenti pour lui succéder, mais en vain. Finalement, cette tâche a échu à Kadir, un joueur formé pour distiller la dernière balle et animer le secteur offensif.
A présent, l’heure n’est plus au bricolage, il faut remettre les choses dans leur contexte.
Les améliorations dans le jeu passent inévitablement par l’assimilation des dispositifs tactiques. Les schémas sont appelés à être modifiés, mais avec des joueurs évoluant dans leur poste de prédilection.
L’attaque, un secteur à parfaire
Ce compartiment est bien parti pour battre un record d’inefficacité. Sur les dix dernières rencontres disputées, les Verts n’ont pu scorer qu’une seule fois. Un penalty transformé par Ziani face aux EAU.
Ce mutisme n’est pas seulement imputé aux attaquants, accusés de tous les maux, mais bien à la lecture tactique du sélectionneur. Matmour, Djebbour et Ghezzal ont toujours été esseulés devant et n’avaient point d’appui et cela les a amenés à gêner l’adversaire dans son périmètre seulement. L’animation n’est pas exempte de tout reproche, car si les joueurs censés approvisionner l’attaque ne sont pas au point physiquement, fallait-il gagner sans marquer ?
Un artilleur, un catalyseur et un latéral droit renforceront cette équipe qui n’a pas besoin d’être remaniée. Saâdane pourra faire ses emplettes dans le championnat local ou ailleurs ; des joueurs de qualité attendent au portillon, à l’instar de Ghazali, Djallit, Djabou et Ziaya en plus de ceux qui restent à convaincre, entre autres Brahmi, Tafer et Feghouli, ajoutés à Chakouri, Soltani et Benyamina. Le staff national ne pourra rêver de meilleur échantillonnage.
Un lifting pour le staff s’impose
Le staff technique est à renforcer par un technicien local pour faire taire les mauvaises langues, il est vrai que les adjoints ont toujours été la cible des techniciens et des supporters. Ils ne font pas l’unanimité, d’où la nomination d’un grand nom est aussi primordiale que bénéfique.
Un staff étoffé ouvrira encore plus de perspectives offensives, la prudence excessive a ouvert la voie, au fil des rencontres, à la crainte. Tous les techniciens sont unanimes à dire que le potentiel existe, mais l’audace n’y est pas. Ce à quoi doit s’atteler le nouveau staff technique.
Dj. A.