Comment est l’ambiance à Khartoum, loin des hostilités du Caire ?
Très, très bonne. Je dirai même qu’elle est magnifique. Les Soudanais nous gâtent depuis notre arrivée à l’aéroport. Tout le monde nous soutient dans la rue et dans l’hôtel. C’est vraiment au-delà de ce qu’on pouvait espérer. On ne les remerciera jamais assez pour ce qu’ils sont en train de faire pour nous.
Et au sein de l’Equipe nationale ?
Tout va pour le mieux, El Hamdoulillah. Les joueurs se sont tous remis de leurs blessures et la fatigue du match du Caire est en train de passer, grâce aux efforts de l’équipe médicale qui fait un excellent travail depuis le début du stage à Florence.
Que s’est-il passé au Caire exactement ?
Je ne voudrais pas trop revenir sur le match, car je veux me concentrer essentiellement sur celui de mercredi. C’est celui-là qui m’intéresse le plus. Celui du Caire, on l’a revu et décortiqué pour expliquer à nos joueurs comment rectifier leurs erreurs. Je crois que tout le monde a compris ce qu’il doit faire mercredi et c’est le plus important à mon sens.
Mais les Egyptiens ont jubilé comme s’ils s’étaient qualifiés…
C’est vrai qu’ils se croyaient déjà en Afrique du Sud, alors qu’ils n’ont fait que revenir de loin. De plus, s’ils sont parvenus à nous rattraper, c’était dans des conditions affreuses, avec une ambiance vicieuse et des pratiques peu honorables. Ce n’est pas de cette manière que nous avons l’habitude de gagner nos matchs. On les gagne sur le terrain, pas avec des pierres et des menaces.
Vous imaginez ce que cela aurait été si on avait gagné au Caire ?
Je ne veux même pas l’imaginer, car je suis sûr qu’il y aurait eu une vraie catastrophe. Le public avait été chauffé à blanc par les mensonges des Egyptiens qui occultaient toutes les vérités sur les intimidations et les agressions que subissaient et notre équipe et nos compatriotes. Ce n’était pas un match de football, malheureusement.
Le manque de compétition a joué un mauvais tour à certains joueurs qui étaient cuits en fin de match, non ?
C’est sûr que le fait de ne pas jouer a pesé sur certains joueurs. Ils ont fini le match sur une seule jambe. Dans d’autres conditions, ils n’auraient pas joué, car non seulement ils revenaient de blessures importantes mais manquaient de compétition. Malheureusement, on ne pouvait pas faire autrement au Caire.
A Khartoum, les données vont changer, non ?
Complètement ! Ici, ça va être un tout autre match qui n’aura rien à voir avec celui du Caire. Nous repartons de zéro, mais sur un terrain non hostile comme celui du Caire. On sera à chances égales cette fois, sur un terrain neutre et c’est là que le vrai football dira son mot. Je suis sûr qu’on va les battre cette fois, comme on les avait battus à Blida. J’ai une grande confiance en mes joueurs. Ce sont des Hommes avec un grand H et ils vont le prouver mercredi sur le terrain. Je suis sûr qu’ils ne vont pas nous décevoir et qu’ils répondront présents cette fois du début jusqu’à la fin du match.
La déception de la défaite du Caire a-t-elle laissé des traces dans la tête des joueurs ?
C’est sûr que ça les a beaucoup affectés et ils ne s’en remettront qu’après avoir pris leur revanche. Il faut qu’ils se rappellent de cette défaite et tout le mal que ça leur a fait pour ne pas la subir une deuxième fois. Nos supporters sont en train d’affluer par milliers et nous les en remercions vivement. Nous avons besoin d’eux, nous aimons sentir la présence des Algériens dans les tribunes. Vous ne pouvez pas imaginer combien ils nous ont manqué au Caire. Cette fois, on va les retrouver avec un immense plaisir !
Les joueurs aussi auront récupéré toutes leurs forces physiques et mentales après ce duel du Caire…
La récupération est très importante pour ce match. Mais je n’ai aucun souci à me faire, car l’équipe médicale est de plus en plus rassurante de ce côté. De plus, nous avons des joueurs plus frais qui vont être intégrés et je suis sûr qu’ils vont nous apporter le plus qu’on attend d’eux. Les suspensions de nos joueurs ne nous inquiètent pas avec tous les joueurs qu’on possède. Mais le plus important, c’est cette fois, tous nos joueurs ont au moins un match dans les jambes. Ils ne seront donc pas à court physiquement.
Un mot pour le peuple d’Algérie qui vous soutient comme jamais ?
Je voudrais leur dire que nous sommes à l’écoute de tout ce qu’ils sont en train de vivre là-bas. On sait qu’ils attendent tout comme nous cette qualification pour le Mondial. Je voudrais qu’ils sachent que nous ferons tout pour leur revenir avec ce billet pour l’Afrique du Sud. Qu’ils sachent que tous les joueurs vont bien et qu’ils se sont promis de se battre avec rage pour ne rien laisser passer cette fois. L’équipe a un mental d’acier et je vous assure que nous croyons fermement en cette victoire. Nous les ferons sortir encore une fois dans la rue pour faire la grande fête, inch’Allah.
Entretien réalisé par Nacym Djender