«Pour les blessés, je prendrai des décisions cette semaine»
On savait que Yahia était incertain, mais voilà que Meghni et Saïfi viennent s’ajouter à la liste des blessés. Qu’en est-il au juste ?
On est en train de faire une évaluation médicale de tous les joueurs. Meghni traîne une blessure, une tendinite au niveau du genou. Les médecins sont aux soins avec lui et on va voir dans les jours à venir ce qu’ils vont dire. Je sais que pour Saïfi, c’est beaucoup plus léger que pour Meghni. On fera le point de la situation en temps voulu pour prendre les décisions qui s’imposent. Ce qu’on peut régler cette semaine, on le fera, sinon, on attendra la semaine prochaine. On a encore jusqu’au 6 janvier pour régler tout ça.
Le programme de cette semaine, c’est quoi au juste ?
Ce sera toujours une évaluation physique pour avoir une idée précise de l’état de santé de chaque joueur. On va tous les faire passer par les mains du staff médical, c’est pour cela que vous voyez tous ces médecins autour de nous, à commencer par le Dr Zerguini, le Dr Michel Gaillot et le Dr Joachim Schubert, sans oublier le staff médical habituel. On fera aussi avec eux une évaluation technico-tactique pour voir si tout est dans l’ordre.
On va également faire de la régénération, parce que le climat est très favorable ici. J’aurais voulu travailler sans ballon, mais j’ai vu dans les yeux des joueurs qu’ils voulaient toucher un peu au ballon, j’ai donc fini par céder en les faisant travailler comme il faut, mais avec ballons.
On a entendu une déclaration importante dans laquelle vous avez dit : «Si ça ne tenait qu’à moi, je ne jouerais même pas cette CAN». Pourriez-vous nous en donner le sens réel de vos propos ?
La CAN arrive mal en cette période, parce que nous sortons d’un marathon de deux ans et on a du mal à enchaîner une fois de plus avec cette compétition. Maintenant, on ne peut pas faire changer de date à cette CAN. On va jouer nos chances à fond, selon nos moyens.
D’abord, je voudrais dire aux gens de redescendre sur terre et se dire que l’euphorie de la qualification au Mondial est déjà passée. La fête est terminée. Maintenant, pour aller loin en Coupe d’Afrique, il va nous falloir travailler doublement, se préparer à tous les niveaux convenablement et jouer nos chances match par match. Dans notre tête, c’est sûr qu’on voudrait aller le plus loin possible dans cette CAN. Moi, je joue toujours pour gagner mes matchs.
Vous vouliez donc dire que vous êtes réaliste, c’est ça ?
Bien sûr que je le suis. Je joue tous les matchs pour les gagner. Mais je ne veux pas promettre la lune au peuple. Les gens doivent savoir que nous pouvons gagner et perdre nos matchs. Si quelqu’un est capable de dire qu’il est sûr de gagner le Championnat d’Afrique, il est le bienvenu. Vous me le ramenez et je lui laisserai ma place volontiers. Il faut qu’on sache qu’on aura beaucoup de difficultés dans cette CAN en Angola.
Pourquoi ?
En raison de toute cette fatigue accumulée depuis deux ans par les joueurs, mais aussi par le climat qui règne en Angola, avec toute cette humidité et la chaleur.
Nos joueurs ne sont pas habitués à un tel climat. Je ne connais pas encore la capacité d’adaptation de mes joueurs dans de telles conditions. J’espère qu’on ira loin dans cette CAN. C’est mon souhait le plus cher, il n’y a pas de doute. La motivation vient d’elle-même, car je ne vois pas de joueur qui refuserait d’aller jouer la CAN. Mais entre l’espoir et la réalité du terrain, on ne peut pas s’avancer. Toute ce que je peux dire, c’est que nous allons tout faire pour jouer nos chances à fond et on verra sur le terrain ce que cela va donner. Je voudrais ajouter quelque chose d’important.
Volontiers…
Je voudrais demander à la presse et au peuple algériens de ne pas nous tomber dessus pour ne pas nous mettre plus de pression qu’on en a. Il ne faut pas oublier que cette équipe va jouer une Coupe du monde. La moindre des délicatesses est de lui permettre de se préparer convenablement.
Il ne faut pas lui tomber dessus et risquer de casser cet élan qui anime les joueurs. C’est très important de maintenir la stabilité de cette équipe. Certains veulent monter les enchères très haut. Aux bonnes consciences de réguler tout cela pour le bien de l’Equipe nationale. Si la CAN se présente devant nous, c’est sûr qu’on ne la ratera pas. Mais on n’a pas le droit de faire une telle promesse avant le début de cette épreuve.
Entretien réalisé par Nacym Djender