«La Côte d’Ivoire, la référence au plan continental»
Le sélectionneur Rabah Saâdane a animé hier une conférence de presse à la salle de conférence du stade Chiazi, à Cabinda, dont l’ordre du jour est le match de quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations qui opposera ce soir la Côte d’Ivoire à l’Algérie.
Le coach a commencé par faire le point sur les blessés, notamment ceux parmi eux susceptibles d’être titulaires.
«Yahia est guéri, mais en manque de compétition»
Concernant le cas Anthar Yahia, Saâdane a explicitement écarté la possibilité de le voir débuter la partie. «Il est complètement guéri de sa blessure. Cependant, il souffre du manque de compétition. Il a besoin de revenir à son top niveau. Il est en pleine progression, mais il n’est pas encore en état de jouer l’intégralité d’un match», a-t-il expliqué. Yahia s’entraîne normalement avec ses coéquipiers depuis l’arrivée de la délégation en Angola. «Nous aurions préféré pouvoir compter sur lui. Toutefois, son absence nous permet de tester d’autres options», a ajouté le coach. Quant à Mourad Meghni, «il sera sur la feuille de match», s’est-il contenté d’affirmer, tout en rassurant qu’il se porte plutôt bien.
«Pour Saïfi, la CAN est terminée»
Reste le cas Rafik Saïfi qui, vendredi soir, s’est contenté de faire du footing sur le terrain du stade de Chiazi. «Sa blessure n’est pas grave, mais elle nécessite un repos d’une durée d’une à deux semaines. Donc, la CAN est terminée pour lui», a révélé Rabah Saâdane. Il a ajouté que le nouveau joueur d’Istres «va subir une échographie afin de déterminer la gravité de sa blessure et la durée de sa convalescence». Pour rappel, Saïfi souffrait d’une contracture depuis le stage qui s’est déroulé au Castellet, dans le sud de la France, mais après s’être rétabli, il s’est sacrifié pour l’équipe en se donnant à fond face au Malawi et lors du dernier quart d’heure de la rencontre contre le Mali, ce qui lui a valu de rechuter.
«La Côte d’Ivoire, la référence au plan continental»
Le sélectionneur de l’Algérie s’est dit conscient de la difficulté de la tâche qui attend ses joueurs contre la Côte d’Ivoire. «Je crois qu’il est inutile de présenter l’équipe de Côte d’Ivoire. C’est, à l’heure actuelle, la référence au plan continental, grâce notamment à un grand entraîneur qu’est Vahid (Halilhodzic, ndlr). C’est une équipe complète dans tous ses compartiments, avec des joueurs de grande valeur. Après avoir affronté le Mali, puis l’Angola, je pense que nous allons rencontrer un adversaire d’un plus grand calibre, une vraie équipe de Coupe du monde. C’est pour cela que je pense que ce match constituera une très bonne préparation pour nous en prévision du Mondial», a-t-il analysé. Le fait que la Côte d’Ivoire ne se soit pas montrée souveraine depuis le début du tournoi ne le leurre pas. «Il y a eu des circonstances, que tout le monde connaît, qui ont certainement perturbé les Ivoiriens avant leur premier match, mais face au Ghana, ils ont fait preuve d’une grande maîtrise. Ils ont su accélérer quand il le fallait et geler le jeu quand il le fallait. Cela démontre leur valeur.»
«Le match de Khartoum n’est pas notre match référence»
A la question de savoir si les Verts devront rééditer la prestation de Khartoum contre l’Egypte pour espérer se qualifier, Saâdane se montre circonspect. «Nous avons joué nos deux matchs contre l’Egypte sous pression. Nous avons gagné à Khartoum, mais tout n’était pas bon dans ce match et il y a eu des insuffisances. Pour moi, le match contre l’Egypte n’est pas une référence. Mes matchs références sont d’autres où nous avions fait montre d’une meilleure organisation défensive et d’une plus grande efficacité offensive», a-t-il déclaré, démystifiant ainsi, pour la première fois, la victoire de Khartoum. Il s’est abstenu, toutefois, de révéler ce que sont ses matchs de référence.
«Je veux contrer toute l’équipe ivoirienne, pas Drogba uniquement»
Pressé de dire s’il a prévu un plan pour contrer l’attaquant ivoirien Didier Drogba, le sélectionneur national a préféré en sourire. «Cela me rappelle une anecdote que je ne vais pas raconter ici et qui concerne un autre joueur. Sachez que, lorsque je prépare un match, je tiens compte des détails concernant notre adversaire, mais je me préoccupe en priorité de la façon dont va jouer mon équipe», a-t-il répondu. «Je ne vais pas focaliser mon plan sur un seul joueur, mais sur la manière de neutraliser toute l’équipe adverse. C’est la prestation d’ensemble qui compte pour moi», a-t-il insisté.
«Il y a des problèmes avec la pelouse»
L’état de la pelouse du stade Chiazi a été une question incontournable au cours de la conférence de presse, compte tenu de tout ce qui avait été dit sur le sujet. Rabah Saâdane a partagé l’inquiétude exprimée la veille, au même endroit, par son homologue de la Côte d’Ivoire, Vahid Halilhodzic. «Nous avons pris connaissance des déclarations faites par les joueurs et entraîneurs des équipes qui ont joué sur ce terrain. Lors de la séance d’entraînement de vendredi, nous avons vu qu’il y a effectivement des problèmes avec la pelouse. Cette dernière n’avantage pas l’évolution des équipes techniques et les deux qui s’affronteront dimanche soir le sont. Cependant, nous n’avons pas le choix. Nous devons y jouer et faire avec. De toute façon, ce sera le même terrain pour les deux. Donc, ce ne sera à l’avantage de personne.»
«Mon seul regret, c’est la défaite face au Malawi»
Le coach national n’exprime aucun regret quant au nul réalisé face à l’Angola qui oblige son équipe à croiser la Côte d’Ivoire, désignée comme l’un des favoris de la compétition. «Concernant les matchs du Mali et de l’Angola, je pense que nous avons fait ce qu’il fallait faire. Le seul regret que j’ai concerne le premier match, celui contre le Malawi. Par expérience, je sais que le premier match dans un tournoi est toujours difficile. Le nôtre l’a été pour les raisons que j’ai déjà évoquées et sur lesquelles il est inutile de revenir. J’aurais aimé que nous ne rations pas ce match, mais il faut dire aussi que le fait de revenir fort après une défaite par 3 à 0 et se qualifier est une vraie performance», a-t-il insisté. Et de conclure : «Nous n’avons rien à perdre car la Côte d’Ivoire est, sur le papier, plus forte que nous, mais nous n’allons pas lâcher le morceau. Nous ferons tout pour nous qualifier pour les demi-finales.»
F. A-S.