Pas d’agenda politique pour Belkhadem
Joint au téléphone, Abdelaziz Ziari certifie qu’«il n’a jamais été question d’une quelconque action concertée ou autre instruction de la Présidence».
L’ancien ministre, conseiller personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, ne passe manifestement pas inaperçu. Sa disparition des radars, ces dernières semaines avait pour motif un voyage religieux qu’il a effectué au Lieux Saints de l’Islam. Sitôt sa Omra accomplie, l’ex-chef du gouvernement a entrepris de faire une apparition qu’il voulait, on s’en doute bien, très remarquée. Comme à ses habitudes, Belkhadem, ancré dans la tradition populaire, en a usé pour donner l’impression de faire son comming-out politique. Deux occasions s’offraient à lui, à savoir la traditionnelle waâda de son retour de la Omra et l’annonce d’un heureux événement dans la famille Belkhadem à travers la naissance d’une petite-fille. Belkhadem de retour d’une Omra et qui plus est, grand-père, ça se fête. L’emballement politico-médiatique de ce week-end trouve son origine dans le gotha invité par Belkhadem pour célébrer les deux événements. Parmi les convives, on retrouve beaucoup d’anciens ministres et députés du FLN.
Joint au téléphone, Abdelaziz Ziari, ancien ministre de la Santé confirme à L’Expression le dîner offert par l’ancien chef du gouvernement. «Abdelaziz Belkhadem a agi en Algérien respectueux de la tradition en invitant ses amis à partager sa joie de l’arrivée au monde de sa petite-fille», nous a confié l’ancien membre du gouvernement qui cite de mémoire plusieurs anciens membres de l’Exécutif, à l’image de Amar Tou, Mohamed Harraoubia et Boudjemaâ Haïchour. Tout ce beau monde, en plus de nombreuses autres personnalités du FLN, dont des parlementaires et membres du comité central, a donc «répondu favorablement à l’invitation d’un ami qui n’a aucune autre explication que celle d’un dîner traditionnel et amical», soutient notre interlocuteur qui ne manque pas de relever que forcément, «la situation politique du pays et celle du FLN ont été abordées». Il serait difficile de rassembler autant de cadres du FLN sans que le parti ne fasse partie des discussions. Cela étant et Ziari le certifie, «il n’a jamais été question d’une quelconque action concertée ou autre instruction de la Présidence». Abdelaziz Ziari insiste également sur le fait que Belkhadem n’est mandaté par aucune autorité, quelle qu’elle soit.
En fait, il s’avère que le bruit fait par Amar Saâdani n’avait pas lieu d’être. Les attaques de l’actuel secrétaire général du FLN ont surpris par leur virulence et permis, par la même occasion de jeter la lumière sur son ennemi juré. Il n’en fallait pas plus pour que certains médias misent sur un retour fracassant de l’ancien ministre conseiller du président de la République. La vérité est donc bien moins croustillante qu’elle ne le paraît.