Le fameux Global Internet Exchange (Point d’échange Internet) ne verra pas le jour de sitôt. Alors annoncé pour la fin de l’année écroulée (2010), ce projet tarde à voir le jour.
Et pour cause, « le projet est encore au stade de l’étude », a indiqué au Midi Libre, lundi, le ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication (MPTIC), Moussa Benhamadi. Tout en rappelant son importance, le ministre a expliqué qu’il s’agit d’une plateforme nécessaire pour le pays sur le plan économique. L’intérêt et le rôle de ce centre sont indispensables notamment dans le cadre de l’édification d’une société de l’information et la création d’une économie numérique, a-t-il expliqué.
Selon M. Benhamadi, la concrétisation de ce projet accuse un retard faute du processus d’appel d’offres et du choix du partenaire. « Ce n’est pas facile, le choix du partenaire est déterminant parce qu’on crée un seul GIX pour ne pas avoir à le refaire tous les 4 ou 5 ans. Il va non seulement connecter tous les réseaux existants mais aussi s’adapter à toutes les activités », a-t-il dit. A cela, il y a lieu de prendre en considération le facteur temps nécessaire pour l’installation de ce centre et la formation du personnel qui aura la charge de le gérer, a précisé M. Benhamadi. Pour l’heure, le coût global de l’opération lui est inconnu. Le fait est qu’aujourd’hui, des projets colossaux sont lancés ici et là dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013, qui tant bien que mal, sommes-nous tentés d’en juger, daigne voir le jour.
Du temps de l’ancien ministre de PTIC, Hamid Bessalah, l’opérabilité de ce point d’échange Internet, rassurait-on, était chose certaine, soit pour la fin de l’année 2010. « Nous avons annoncé notre intention de créer un GIX depuis l’année dernière (2009) », avait-il déclaré en mai de l’année dernière, avant d’ajouter : « Ce point d’échange Internet sera opérationnel d’ici la fin de l’année en cours (2010) ». Idem pour la présidente de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), qui l’a annoncé pour la même date, l’an passé. Il y a lieu de s’interroger si les administrations en charge des projets d’e-Algérie, sont en déphasages.
Pourtant, il faut le dire, la mise en place de ce point, si essentiel aux professionnels du secteur des télécoms, permettra non seulement de regrouper l’ensemble des fournisseurs d’accès à l’Internet (FAI), mais aussi à l’Etat de gagner en coûts. D’autant plus, estiment les experts et professionnels du secteur, la mise en œuvre complète du programme « e-Algérie » dépend inéluctablement de cette structure. D’une part, il sera à même d’assurer une indépendance aux fournisseurs d’accès à l’Internet qui sont, actuellement, obligé d’acheter de la bande passante à l’international, opération qui a des coûts considérables. Et d’autre, ce centre réduira les coûts de l’accès à l’Internet dans le pays et accélérera la fourniture de contenus en ligne.
En termes de sécurité, ce centre permettra de sécuriser tous les échanges de données locales, qui rappelons-le, se retrouvent aujourd’hui à transiter par des serveurs étrangers. A noter, par ailleurs, que la mise en route de ce GIX permet aux fournisseurs d’accès à l’Internet d’améliorer l’efficacité du routage et sa tolérance aux pannes.
Qu’est ce qu’un GIX ?
Le GIX est une infrastructure physique permettant aux différents fournisseurs d’accès Internet d’échanger du trafic Internet entre leurs réseaux de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels. Par définition, les IXP (Internet Exchange Point) sont des emplacements où les FAI se relient les uns aux autres pour échanger le trafic local.
Par : Massinissa Benlakehal