Sa facture a augmenté de 92%en 2012,L’importation de ciment atteindra les 4,1 millions de tonnes en 2014

Sa facture a augmenté de 92%en 2012,L’importation de ciment atteindra les 4,1 millions de tonnes en 2014
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La facture d’importation de ciment a augmenté de près de 92% entre janvier et novembre 2012. Une tendance qui se poursuivra jusqu’en 2016 avec un pic de 4,1 millions de tonnes de ciments importées en 2014.

La production nationale de ciment est estimée en 2012 à environ 19 millions de tonnes par an dont 11,5 millions de tonnes sont assurées par douze cimenteries publiques. Quant à la demande nationale, les besoins oscillent actuellement autour de 21,4 millions de tonnes.

Soit un déficit de l’ordre de 2 à 2,5 millions de tonnes, essentiellement à l’est du pays, par rapport aux besoins nationaux qui nécessitent le recours aux importations de ciment. Or, le rythme de ces importations ne cesse d’augmenter. Ainsi, durant les onze premiers mois de 2012, les importations algériennes ont augmenté de 91,95% en valeur selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS, relevant des Douanes algériennes). Portant sur cinq types de ciment, les importations sont passées de 117,4 millions à 225,4 millions de dollars. En termes de volume, ces importations ont augmenté de 1,267 million de tonnes à 2,492 millions de tonnes, soit une hausse de 96,61%. Cette hausse, les opérateurs du bâtiment l’expliquent par la forte demande sur ce produit durant la période sèche (de mars à août), durant laquelle les chantiers de construction accélèrent leur cadence en raison de l’amélioration des conditions climatiques, suite au passage de l’hiver, période durant laquelle les chantiers fonctionnent au ralenti. En vue de couvrir les besoins, atténuer la flambée des prix accentuée par la spéculation et éviter tout retard dans la réalisation des projets, le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) a entamé dès le mois de juin des importations mensuelles de ciment durant cette période de forte tension.

Le déficit, une donnée structurelle

LG Algérie

Or, cette croissance des importations devrait se poursuivre durant les cinq prochaines années, au même rythme que l’augmentation de la demande nationale. C’est ce qu’indiquent d’autres études. Ainsi, la demande nationale devrait atteindre 23 millions de tonnes en 2013, 24,6 millions de tonnes en 2014, 26,3 millions de tonnes en 2014 et 28,2 millions de tonnes en 2016. En parallèle, l’offre représentera 19,6 millions de tonnes en 2013, 20,5 en 2014, 22,7 en 2015 et 26,5 millions de tonnes en 2016. Soit, des déficits prévisionnels de 3,4 millions de tonnes en 2013, 4,1 en 2014, 3,6 en 2015 et 1,7 en 2016. En d’autres termes, tant la demande que l’importation atteindront des pics en 2014 et 2015. Un déficit structurel qui risque, ce faisant, de persister en cas de retard des projets en cours.

Quid des perspectives

Toutefois, les producteurs nationaux semblent optimistes. Ainsi, le groupe public GICA ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018. Quant aux producteurs privés, leur contribution devrait représenter 11 millions de tonnes en 2016, grâce au processus de relance mis en œuvre. A ce propos, notons que la production de la cimenterie de Meftah dont le groupe français Lafarge détient 35% des actions ainsi que le management, a déjà dépassé 1 million de tonnes en septembre 2012 (en 2011, la production avait atteint les 923 000 tonnes). Un résultat inédit et que l’on ambitionne d’améliorer à moyen terme, notamment par la modernisation des équipements. Le développement du partenariat entre Lafarge et le groupe GICA est également à l’ordre du jour, les deux parties discutant notamment une association du cimentier français dans les nouvelles cimenteries projetées à Béchar et Djelfa. D’autre part, la cimenterie de Sour El Ghozlane dont la société italienne Buzzi Unicem détient 35% des actions ainsi que le management, avait atteint une capacité de production de 1,1 million de tonnes en 2011. Cela même si ce partenaire italien rencontrerait des difficultés dans l’autre cimenterie de Hadjar Essoud, en termes notamment financiers et de management (non certification des comptes 2011, mise à l’écart du président du conseil d’administration…). De même, les objectifs escomptés au niveau de la cimenterie de Zahana (Mascara) dont le management a été confié à la société égyptienne ASEC Cement, semblent incertains. Et cela même si un programme de modernisation a été lancé naguère par l’opérateur étranger en vue d’augmenter les capacités de production de clinker de 20% par an.

C. B.

MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

Hausse de 15% des importations

Les importations de matériaux de construction ont enregistré une hausse de 15% durant les onze premiers mois de 2012. C’est ce que constate le Centre national d’informatique et de statistiques (CNIS), relevant des Douanes nationales. Tirées fortement par la «très forte augmentation» de près de 92% des achats de ciments, les importations de matériaux de construction ont totalisé 2,67 milliards de dollars contre 2,32 milliards de dollars à la même période en 2011. Les quantités importées de matériaux de construction (ciments, fer et bois) sont passées de 4,54 millions de tonnes à 6,32 millions de tonnes, également en augmentation de 39,2%. Ainsi, les importations du fer et d’acier de construction se sont chiffrées à 1,82 milliard de dollars durant les onze premiers mois 2012, contre 1,61 milliard de dollars à la même période de l’année précédente, soit une hausse de 13,14%. Les quantités importées ont enregistré le même rythme, passant de 2,180 millions de tonnes à 2,63 millions de tonnes (+20,9%). Autre produit indispensable pour la construction, le bois, a lui aussi connu une augmentation des importations durant la même période. Ainsi, les quantités sont passées de 1,087 million de tonnes à 1,187 million de tonnes (+9,23%). En terme de valeur, la hausse est de près de 5% puisque le montant est passé de 590,73 millions de dollars à 619,83 millions de dollars, précise le Cnis.

C. B.