Sa demande de logement attend depuis 17 ans: Le cri de détresse d’un citoyen de Tadmaït (Tizi-Ouzou)

Sa demande de logement attend depuis 17 ans: Le cri de détresse d’un citoyen de Tadmaït (Tizi-Ouzou)

C’est un véritable cri de détresse que lance un citoyen de Tadmaït. Izem Nouredine attend désespérément que les autorités compétentes accèdent enfin à sa demande de logement social qu’il attend depuis dix-sept ans.

«Votre journal est mon dernier recours». Il nous supplie de publier sa lettre, dans l’espoir que son cri arrive aux autorités compétentes. Las de s’adresser au maire de sa ville, au chef de daïra et au wali, c’est vers le président de la République que ce citoyen, dont le maigre salaire (il est routier de profession) ne lui permet pas d’acquérir un logement, s’adresse enfin, caressant l’espoir que le chef de l’Etat soit sensible à sa situation.

«Si je m’adresse à vous, c’est que, victime d’une injustice, je vois toutes les portes se fermer devant moi. Ma première demande de logement date de mon mariage. Je suis grand-père à présent. Ma situation s’est compliquée davantage et je n’ai toujours pas de toit. Je suis pourtant un honnête citoyen. Chauffeur routier de profession, je travaille dur pour élever mes enfants dans la dignité.»

Ses demandes maintes fois réitérées n’ont pas trouvé d’oreille attentive : pour l’APC, mars 1989 ; décembre 2003 ; novembre 2004 ; mai 2006 ; décembre 2006 et pour l’OPGI décembre 1995.

«Les autorités communales, tout comme n’importe quel citoyen, savent que j’ai été expulsé du logement qu’un proche avait mis à ma disposition. Elles savent que je nomadise depuis 2001, que je dors dans le camion de mon patron, que mon fils aîné dort dans un garage de location, que les autres sont hébergés par leur grand-père maternel, que mes effets personnels sont éparpillés chez des gens depuis17 ans…Tout cela n’a pas suffi !», raconte-t-il, se disant las des promesses sans lendemain des autorités qui remettent l’examen de sa demande d’échéance en échéance.«J’ai cru à toutes les promesses, j’ai pris mon mal en patience et à chaque fois, c’est le même scénario : on me dit que la prochaine fois sera la bonne.

A 58 ans, j’attends toujours mais je ne crois plus personne. A mon âge, on me dit d’attendre la construction de logements qui n’existent pour l’ heure que sur le papier alors que ma situation exige une solution immédiate. Les responsables locaux ont décidé que je ne méritais pas de logement, que je ne méritais, peut-être, même pas de vivre. Le clientélisme, le «ben ammisme» ont encore de beaux jours devant eux.»

La détresse de ce citoyen se complique et s’accentue davantage lorsqu’il constate l’injustice et l’ostracisme dont il se dit être victime de la part des autorités qui distribuent des logements à ceux qui n’en ont pas besoin. «Comment expliquer que des personnes ayant construit des villas de plusieurs étages dans le cadre de l’aide à la construction rurale, puissent passer encore en priorité en utilisant la carte du bidonville», raconte-t-il. Et d’ajouter : «Je ne jalouse personne mais des logements «RHP» ont été donnés à des gens qui habitent dans de très bonnes conditions. (Je vous prie, Monsieur le président de la République d’instruire vos services pour ouvrir une enquête à ce sujet).

C’est certainement mon logement qui leur a été attribué. Et moi, à mon âge, on me dit d’attendre une hypothétique construction dans le cadre d’un futur projet ! A moi, qui n’ai rien du tout, on me dit que je ne suis pas éligible à ce type de logement alors que la commission est passée me voir à trois reprises. On m’a nourri de fausses promesses et on m’a fait patienter des années durant pour qu’à la fin, on me rabroue tel un malpropre m’empêchant même d’accéder au bureau du chef de daïra qui s’est lassé d’entendre mes jérémiades !»

S. A. M.