Sa croissance a quasiment stagné au premier semestre 2011 Industrie : les raisons de l’échec

Sa croissance a quasiment stagné au premier semestre 2011 Industrie : les raisons de l’échec
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Si pour le ministère de tutelle les causes sont liées à la gestion de l’innovation, à la compétitivité sur les marchés et à l’ouverture de l’économie, le ministre des Finances dénonce, lui, «une grande concentration de main-d’œuvre indirecte, une mauvaise exploitation des capacités de production, de faibles activités de recherche, l’absence de transparence dans la conclusion de certains marchés publics et de stratégie de développement des investissements, etc.» Un diagnostic suffisamment clair sur une industrie publique en panne, malgré moult mesures d’assainissement financier

La production industrielle du secteur public n’arrive pas à trouver la dynamique attendue d’elle. Les statistiques de l’Office national des statistiques (ONS) le confirment.



Une croissance dérisoire de 0,6 % a été enregistrée pour le secteur au premier semestre de 2011. Selon l’ONS, la production du secteur industriel public, qui a connu une baisse de 2,5 % en 2010, a enregistré par la suite une augmentation de 0,6 % sur la période de janvier à juin avec une baisse de 0,4 % au deuxième trimestre de 2011.

Détaillant la croissance de la production par secteur, l’ONS a noté que les industries agroalimentaires (IAA) et le secteur de l’énergie ont connu des augmentations appréciables, les IAA avec une hausse de 26,5 % et l’énergie avec 6,9 %.

Cette performance des IAA est le fait des hausses substantielles des niveaux de production de certaines branches, notamment la fabrication de conserves de fruits et légumes (+103,3 %), l’industrie du lait (+32,6 %) et la production des minoteries (+59,8 %), selon les chiffres de l’ONS diffusés par l’APS. Le secteur de l’énergie a également connu une hausse appréciable de 8 % au premier trimestre et de 5,9 % au deuxième.

En revanche, la production industrielle de nombreux autres secteurs a chuté. La baisse la plus prononcée a été enregistrée par le textile (18 %), les cuirs (10 %), les mines et carrières (8,9 %) et les bois et papier (6,8 %). La production industrielle d’autres branches a également baissé. Il s’agit des matériaux de construction (-4,5 %), des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques électriques (ISMME) -2,5 % et chimie -1,1 %.

En 2010, la production industrielle avait accusé une baisse de 2,6 %, due à une chute généralisée des niveaux de production à l’exception de ceux de l’énergie et du bois et papier qui ont connu des hausses respectives de 5,6 % et 14,8 %. L’industrie nationale, qui recèle des potentialités mal utilisées, souffre de problèmes liés à la gestion de l’innovation, à la compétitivité sur les marchés et à l’ouverture de l’économie, relève-t-on au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.

Pour sa part, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a accablé les EPE en déclarant qu’elles ont révélé «une grande concentration de main-d’œuvre indirecte, une mauvaise exploitation des capacités de production, de faibles activités de recherches en dépit des budgets consacrés, l’absence de transparence dans la conclusion de certains marchés publics et de stratégies de développement des investissements, un contrôle interne défaillant, une mauvaise gestion des stocks et un fort endettement».

Ces entraves ont causé une chute de la part de l’industrie dans le PIB ces dernières années. En effet, une analyse de la stratégie industrielle, adoptée depuis plusieurs années, a révélé «un manque d’opérationnalité des actions programmées». Ces remarques ont permis au ministère de mettre en œuvre un plan d’action pour aider les entreprises publiques à renouer avec la croissance.

Ce plan d’action, qui est un dispositif institutionnel visant à encourager la concertation et l’échange entre les opérateurs des différentes filières industrielles pour une meilleure exploitation de leurs potentiels, propose notamment la création d’un Conseil national et d’un Observatoire des industries agroalimentaires.

T. G