C’est un Karim Ziani déterminé et au moral d’acier que nous avons retrouvé, hier, au Wolkswagen Arena, le stade du VfL Wolfsburg. Alors qu’il continue de soigner la déchirure musculaire dont il a été victime à la cuisse droite le 23 octobre dernier au cours d’une séance d’entraînement, il garde toujours en tête d’être prêt pour le match qu’il ne veut pas rater, celui du Caire contre l’Egypte en éliminatoires pour la Coupe du monde. C’est avec des propos rassurants, ponctués de plusieurs el hamdoullah, qu’il a évoqué son processus de convalescence. Ce qui est certain –et nous l’avons constaté de visu-, c’est qu’il suit avec rigueur le programme de soins qui lui a été prescrit.
Un contre-la-montre de dix jours
Preuve de ce sérieux : Ziani est le premier de ses coéquipiers à arriver au stade, car les soins commencent bien avant l’heure de l’entraînement matinal. C’est généralement à 09h00 qu’il entame sa séance, même s’il lui est arrivé de l’entamer encore bien plus tôt. Le physiothérapeute et le kinésithérapeute se mettent alors à masser délicatement le muscle endommagé, alternant chaud et froid et évitant tout mouvement brusque. Il lui est arrivé de faire quatre heures de soins de suite. A la longue, c’en est presque lassant, mais l’international algérien ne s’en plaint pas, lui qui aspire à guérir le plus tôt possible. Il se montre patient et réceptif et coopère parfaitement avec son physiothérapeute, Michele Putaro, qui lui a promis qu’il pourrait se remettre à l’entraînement en 10 jours ou deux semaines au maximum, pour peu qu’il applique bien le programme de soins et que, surtout, qu’il coopère bien et qu’il ne lui mente en rien. Ainsi a été entamée une course contre la montre de dix jours
Le physiothérapeute tempère ses ardeurs
Hier matin, le moment était particulier : le physiothérapeute devait donner son feu vert pour que Karim Ziani réintègre le groupe et s’entraîne, ne serait-ce qu’en s’adonnat à de la course à pied. A travers les sensations que l’Algérien lui répercutait au fil de la consultation tactile, il a compris que c’était encore prématuré et risqué de le remettre dans le bain. Il lui a donc expliqué que la sagesse recommandait qu’il patiente encore un peu. Ayant entièrement confiance en son interlocuteur, Ziani a accepté le verdict et continué les soins, faisant preuve de tout autant de concentration. «Aujourd’hui ou dans quelques jours, l’essentiel est que je sois guéri au début du stage de la sélection nationale.» Si le temps, c’est de l’argent, la santé vaut de l’or et la sagesse recommandait qu’il patiente encore un peu. Surtout que, même au niveau de son club, les prémices d’un retour en force de Ziani sont perceptibles.
Hasebe et Gentner contestés, Ziani gagne des points
Notre présence hier à Wolfsburg nous a permis, en effet, d’établir un constat indiscutable : les choix tactiques actuels de l’entraîneur, Armin Veh, sont très discutés, parmi les supporters déjà, mais aussi dans les médias (spécialement la télévision). Le dernier revers en date, un piteux match nul à domicile contre un nouveau promu, Mayence, alors que Wolfsburg est quand même le champion en titre, n’a pas soigné la popularité de Veh. Ainsi, nous avons appris de sources concordantes que les deux joueurs -actuellement titulaires- les plus contestés sont Makoto Hasebe et Christian Gentner, lesquels jouent milieux droit et gauche. Les forums de supporters ne manquent pas de réclamer leurs têtes ou, à tout le moins, qu’ils soient mis sur le banc. Si cela arrivait, ce serait Ziani qui en tirerait bénéfice puisque Hasebe joue au même poste que lui. Déjà, le jour où il s’était blessé, le milieu algérien préparait le match contre le Hertha Berlin où il allait être justement titularisé à son poste.
Même l’allemand a fini par rentrer
Il n’y a pas que la situation sportive de Ziani qui a évolué depuis que l’entraîneur avait décidé, durant le Ramadhan, de compter sur lui comme remplaçant. Il y a aussi ses relations avec ses partenaires. Alors qu’il s’isolait plutôt à son arrivée à cause du handicap de la langue, ses coéquipiers l’ont désormais bien adopté et sont de plus en plus nombreux à discuter avec lui et à le chambrer, en usant d’un peu de français et d’anglais.
D’ailleurs, même Ziani a fait des efforts pour apprendre des rudiments d’allemand. «C’est dur !», nous disait-il l’été dernier, à Going, dans le Tyrol autrichien, où Wolfsburg était en préparation. Cela l’est moins aujourd’hui puisque, comme il l’avait promis, il prend des cours et a appris plusieurs locutions de base, grâce au concours de l’interprète que le club a mis à sa disposition. Ainsi, c’est un Ziani plus épanoui, plus intégré qui vit aujourd’hui à Wolfsburg. Il a juste besoin que les blessures l’épargnent et que Veh lui fasse confiance. C’est en grande partie pour ça que, dans sa tête, il voudra certainement qu’il y ait l’avant-blessure et l’après-blessure, synonyme de vrai départ de sa saison chez le champion d’Allemagne.
F. A-S.