S.O.S les otages du MV Blida en danger de mort

S.O.S les otages du MV Blida en danger de mort
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Des silhouettes malingres, un moral abattu et un environnement n’offrant que des ingrédients d’une mort à petit feu, est l’image qui se dégage des conditions de captivité dans lesquelles vivent les otages du MV Blida, selon Mme Aït Ramdane, épouse de l’un des marins otages qui l’avait contacté hier matin au téléphone.

«Il parlait d’une voix à peine audible. Il raconte que parmi les otages, certains sont très affaiblis alors que d’autres sont atteints de différentes maladies qui s’aggravent de jour en jour face à l’absence de soins et de médicaments», nous a indiqué Mme Aït Ramdane au téléphone. Elle ajoute que son époux lui a aussi fait part de l’état de santé très grave de deux otages étrangers qui, d’après elle, «risquent de mourir à tout moment».

Désespérés, la quasi-majorité des otages déprime, ajoute notre interlocutrice en nous transmettant les propos dont son mari lui a fait part. Elle poursuit en affirmant que l’expérience vécue par le marin Azzeddine Toudji qui, selon elle, a été sauvé in extremis d’une mort certaine, a accentué la détresse des autres otages qui se voient face à des lendemains incertains.

La situation dans laquelle se trouvent les otages du MV Blida est des plus déplorables à tel point qu’il arrive où ils font pitié aux pirates somaliens qui, selon notre source, «leur accordent de plus en plus le privilège de contacter leurs proches par le moyen du téléphone». A rappeler que les pirates somaliens ont libéré mercredi deux otages dont l’Algérien Azzedine Toudji, vraisemblablement en raison de leur état de santé jugé critique. Rien n’indique par ailleurs que la libération du reste des otages qui sont à leur dixième mois de captivité interviendra bientôt.

LG Algérie

Cela d’autant plus que de l’avis de Nassereddine Mansouri, le DG de l’IBC (entreprise propriétaire du MV Blida) aucune information n’a filtré des négociations engagées entre l’affréteur jordanien du navire et les pirates somaliens, avait-il indiqué dans une récente déclaration au Temps d’Algérie.

Les familles assiègent aujourd’hui l’IBC

On apprendra par ailleurs de Mme Aït Ramdane que les familles des marins du centre du pays, soit des wilayas d’Alger, de Tipasa et de Tizi Ouzou se rendront aujourd’hui au siège de la société IBC «pour exercer plus de pressions sur ses dirigeants afin d’obtenir la libération des nôtres», dira notre interlocutrice.

Les familles des otages ont rompu pour rappel avec leur dynamique d’organiser régulièrement des manifestations publiques devant les sièges de différentes institutions concernées par cette affaire, à savoir les ministères des Transports et des Affaires étrangères en sus de l’entreprise IBC. A une question à propos d’une quelconque aide financière qui aurait été attribuée notamment par cette entreprise au profit des familles des otages, Mme Aït Ramdane nous répondra par la négative.

«Sur ce plan, aucun responsable n’est venu nous proposer la moindre assistance. Nous vivons grâce aux actes de bienfaisance de gens qui sont solidaires avec nous et qui nous soutiennent dans notre tragédie. Nous avons eu à faire face au mois de Ramadhan qui est un mois de dépenses, à l’Aïd et aussi à la rentrée des classes et je persiste à dire qu’aucun responsable nous a prêté assistance au plan financier.»

Par Karim Aoudia