Si certains partis se disent impatients de voir les réformes politiques auxquelles a appelé le président de la République se concrétiser sur le terrain, d’autres par contre estiment qu’un tel processus exige du temps et de la perspicacité.
C’est le cas notamment du FLN qui salue le travail accompli par l’instance présidée par M. Bensalah. Kassa Aïssi, chargé de communication du Front, affirme qu’une partie des propositions a, d’ores et déjà été traduite en projets de textes de lois lors des conseils de gouvernement et des ministres. Pour étayer ses propos, il a indiqué que lors du dernier conseil des ministres, trois projets de lois ont été débattus. Il s’agit des textes concernant la mise en œuvre de l’article 31-bis, relatif à la participation de la femme aux assemblées élues, la loi organique relative à l’incompatibilité des députés, ainsi que le code de la wilaya.
«Je crois savoir que les projets relatifs au code électoral, aux partis politiques et aux associations ont été examinés», précise Aïssi. Le chargé de communication affirme que le processus suit son cours, accusant certaines formations politiques de «faire de l’agitation politicienne». En outre, il a fait savoir que l’élaboration de la Constitution sera confiée à la nouvelle assemblée qui sera élue l’année prochaine. Miloud Chorfi, porte-parole du RND, abonde dans le même sens. «Ceux qui parlent de retard se trompent», dit-il. Il estime que le premier magistrat du pays a installé une instance qui a fait ce qu’elle devait faire, ajoutant que le travail se poursuit toujours au niveau de la présidence. La formation politique de M. Ouyahia précise qu’une telle tâche exige beaucoup de temps, surtout qu’il faut discuter et passer au crible toutes les propositions faites par les participants à ce processus. «La concrétisation en texte de lois des propositions se fera prochainement», a-t-il noté. N’empêche, le MSP s’impatiente. Son président, M. Soltani, a souligné le retard mis pour la concrétisation des réformes politiques.
«Cela fait quatre mois que le président de la République a annoncé les réformes lors de son discours prononcé le 15 avril. Mais jusqu’à présent, ces réformes ne sont pas encore devenues réalité. Pis, le rapport des consultations politiques n’est pas encore affiché alors qu’il doit l’être pour être débattu au sein d’une réunion nationale», a-t-il indiqué dans une conférence de presse. Le leader islamiste a fait aussi part de ses doutes sur les intentions de l’administration de mener à bien ces réformes.
HANOUNE FAIT PART DE SES CRAINTES
L’impatience de M. Soltani trouve écho au PT. A l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue dimanche dernier, le parti de Louisa Hanoune relève «sur le plan politique, l’absence d’initiative gouvernementale à même de donner un débouché positif aux aspirations profondes de la population au changement». Une absence, souligne le parti, dans un communiqué transmis à la rédaction, d’autant plus angoissante que l’état actuel du monde qui se caractérise par la crise économique et politique qui frappe l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique et les bouleversements, toujours en cours dans la région du Machrek et du Maghreb, sont porteurs de tous les dangers.
Le FNA pense que le suspense «est sciemment entretenu par les décideurs pour faire oublier aux Algériens, lors de la prochaine rentrée sociale, les vrais problèmes». M. Touati, son président, estime que «le pouvoir fera tout pour faire des réformes politiques initiées par le président de la République, dans le sillage des révoltes qui ont secoué et secouent encore certains pays arabes, un sujet de discussion lors de la prochaine rentrée sociale en vue d’occuper la scène médiatique et faire, autant que possible, oublier au peuple ses véritables préoccupations». La solution, a-t-il estimé, réside dans l’instauration d’un Etat de droit et d’équité et non pas «dans lesdites réformes».