Ryad Boudebouz : «J’ai passé de très bons moments en Algérie»

Ryad Boudebouz : «J’ai passé de très bons moments en Algérie»

Pour son premier voyage en Algérie, le néo-international algérien du FC Sochaux, Ryad Boudebouz, a beaucoup apprécié les deux journées qu’il a passées au pays de ses parents savourant les moments magnifiques qu’il a  vécus à Oran et Alger où il s’est rendu avec son ami Mourad et certains de ses proches. Très sollicité par un public admiratif, Boudebouz se déclare ravi de les avoir rendus heureux. Dans l’entretien qu’il nous a accordé quelques instants seulement avant son départ hier pour la France, Ryad revient sur son séjour et nous parle aussi de ses prochains objectifs avec Sochaux, son club employeur, et la sélection nationale.

Quel sentiment éprouvez-vous en visitant le pays de vos ancêtres ?

Ça fait toujours plaisir de revenir au pays. Ces quelques jours de vacances passés dans mon pays  m’ont fait énormément de bien. Maintenant, il paraît bien clair que je n’ai pas eu trop le temps de visiter tous les endroits que je voulais découvrir. C’est bien dommage, mais ce n’est que partie remise.

Lors du trajet Oran-Alger effectué par route, le public n’a pas cessé de vous solliciter ; comment avez-vous vécu cela ?

Ça fait plaisir de voir un public aussi enthousiaste qui me suit partout. C’est même agréable à vivre. J’ai répondu avec beaucoup de plaisir aux sollicitations des fans, même si ça m’a fait perdre à chaque fois 15 à 20 minutes pour reprendre la route. Mais je tiens à répéter que je le fais avec beaucoup de plaisir. Franchement, si c’est pour les rendre heureux, je le ferai toujours.

Vous avez connu l’engouement du public algérien en Europe lors de la période de préparation, comment avez-vous trouvé l’accueil de vos fans ici à Alger ?

C’est avec la même chaleur qu’on m’a reçu avec mes camarades internationaux en Suisse et en Allemagne que j’ai été accueilli dans chaque village que j’ai visité durant mon trajet Oran-Alger. Les supporters algériens sont tout simplement uniques et très reconnaissants. Je ne peux décrire cette belle ambiance créée par notre public dans chacune de nos apparitions. Ça fait chaud cœur, franchement.

Vous avez lors de l’une de vos déclarations annoncé que l’Algérie était un choix du cœur, maintenant que vous avez découvert cette ferveur des supporters ici en  Algérie, que ressentez-vous ?

Une immense fierté pour moi et ma famille. Je trouve que chaque être humain éprouve un sentiment de joie lorsqu’il s’aperçoit que beaucoup de monde l’adule. C’est pour vous dire que je suis comblé et fier de mon choix. Au risque de me répéter, jouer pour l’Algérie a été mon meilleur choix.

Vos parents étaient présents avec vous en Afrique du Sud ; quel effet cela vous a-t-il fait ?

D’abord, je tiens à préciser que mes parents avaient besoin de vacances, donc assister à une  grande fête mondiale comme la Coupe du monde leur a fait énormément plaisir, surtout que j’y ai pris part.

On vous a certainement parlé d’Oran ; comment avez-vous trouvé cette ville ?

En effet, on ne m’a dit que de belles choses de cette ville côtière que j’ai franchement appréciée. C’est plutôt sa splendeur magnifique et ses endroits touristiques très séduisants qui m’ont marqué. Mon ami Mourad (Ibri) m’a fait visiter cette belle région côtière et pour ne rien vous cacher, je me suis régalé. Aussi, pendant ce voyage Oran-Alger, j’ai été émerveillé par la beauté de notre pays.

Il paraît qu’El Hadja Zahouania (l’artiste algérienne), était très  ravie de vous avoir rencontré à Oran mardi passé (entretien réalisé mercredi soir) ; un commentaire ?

Je suis content d’apprendre une chose pareille. Je dois dire que c’était réciproque, puisque moi aussi j’ai été ravi de l’avoir rencontrée. On a discuté un petit peu. C’est une artiste magnifique qu’on connaît déjà de réputation en France. C’est une Algérienne qui a fait aussi honneur au pays grâce à son talent artistique, dois-je le signaler.

Khenchela, la ville natale de votre papa, ce sera pour une autre fois, n’est-ce pas ?

Pour cette fois, je n’ai pas trop eu le temps de me rendre à Khenchela, pour la simple raison que je ne me suis bien préparé pour m’y rendre. Mais une chose est sûre, dès la prochaine visite en Algérie, je la visiterai avec mes parents inch’Allah.

Passons à autre chose, les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 sera votre prochain challenge avec les Verts ?

Oui, c’est clair, il faut maintenant se pencher vers l’avenir. On va bien se préparer pour cette échéance importante qui nous attend. L’Algérie a pris une autre dimension sur le plan international, il faut maintenir cette belle dynamique pour réaliser d’autres succès.

Le Maroc, une équipe maghrébine, sera notre principal concurrent pour la qualification ; comment voyez-vous ce duel face à nos voisins marocains ?

Ecoutez, moi j’ai toujours été un compétiteur. Que ce soit le Maroc ou autre, notre principale mission sera de nous qualifier. C’est vrai que les Marocains possèdent une équipe coriace et forte, mais si on reste concentrés sur notre objectif, on va assurer notre qualification pour la prochaine CAN2012.

Le Maroc revient bien, avec la désignation d’Eric Gerets, un technicien très connu, ça ne va pas être simple pour l’Algérie dans cette poule ?

Oui, comme je l’ai dit, le Maroc sera un dur morceau. Mais si on veut passer, on doit refaire des matchs de qualité, comme celui qu’on a sorti contre l’Angleterre. On a prouvé qu’on était capables de hisser notre niveau de jeu.

Cette campagne qualificative commencera bientôt par un match amical contre le Gabon à Alger, ce sera une belle occasion de revenir sur ses terres ?

Effectivement, mais ce ne sera pas pour faire du tourisme. Personnellement, ce duel face au Gabon ne se présente pas comme un simple duel amical. Il faut bien reprendre la compétition et, surtout, profiter de cette rencontre pour améliorer certains aspects de notre jeu. Ça va aussi et surtout nous montrer dans quel état d’esprit nous allons aborder ces qualifications.

A 20 ans, on vous présente comme le futur patron de l’EN en prévision de la Coupe du monde ; une réaction ?

Je l’espère bien. Mais je sais qu’il me reste encore un travail énorme à faire pour m’affirmer. Je dois éviter de trop me prendre la tête et surtout chercher à confirmer avec mon club, le FC Sochaux.

Justement, vous allez retourner jeudi (hier) en France ?

Oui, je rejoindrai le Sud de la France ce jeudi (entretien réalisé mercredi soir) avant de rallier mon domicile.

Quand allez-vous reprendre les entraînements ?

J’ai pu avoir trois semaines de repos. Je crois que j’en avais besoin pour souffler un peu, après une saison difficile et longue. Si tout va comme convenu, je reprendrai les entraînements avec le groupe sochalien lundi inch’Allah.

Vous avez déjà déclaré que vous n’hésitez jamais à demander conseil à Ziani…

Ecoutez, Karim est comme un grand frère. Lorsque j’étais petit à Sochaux, il était toujours près de moi pour me prodiguer des conseils. Il était le seul professionnel qui venait me parler et m’encourager. J’avoue qu’il a été toujours un bon exemple pour moi.

On a appris que vous avez refusé de signer un contrat avec Manchester United, maintenant que vous avez repoussé une éventuelle offre de Palerme (D1 italienne), ne craignez-vous pas de regretter un jour ce choix ?

Non, jamais de la vie. Je crois que ma formation n’est pas finie avec Sochaux. Je dois franchir les paliers sans trop brûler les étapes. Ce n’est pas parce que j’évolue dans le groupe professionnel que je vais me prendre la tête. Je dois encore améliorer mon physique, donc la décision la plus sage à mon sens est d’être resté à Sochaux qui est l’un des meilleurs clubs formateurs de France. Je vais mieux m’aguerrir et prendre du volume. Dès que je serai au top, je partirai.

Surtout qu’on compte monter une équipe autour de vous ?

Je ne sais pas encore, il va falloir que je rentre à Sochaux et discuter avec le coach et le président pour connaître les objectifs du club et aussi savoir ce qu’on attend de moi cette saison.

Êtes-vous prêt à assumer ce rôle ?

Oui, bien sûr, il n’y a aucun problème.

Pour finir, quand allez-vous revenir en Algérie ?

Je ne sais pas encore, mais dès que j’aurai trois ou quatre jours de repos, je reviendrai visiter ce beau pays que j’aime beaucoup.