La Russie a vigoureusement critiqué jeudi l’assemblée parlementaire de l’Organisation de coopération et de sécurité en Europe (OSCE) pour avoir condamné dans une même résolution le nazisme et le stalinisme, l’accusant de livrer à une « tentative de déformer l’histoire ».
« Le fait qu’il y ait dans cette résolution de l’assemblée parlementaire de l’OSCE une tentative de déformer l’histoire à des fins politiques est inacceptable pour nous », a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Nesterenko.
« Cela ne contribue pas à créer une atmosphère de confiance et de coopération entre les États membres de cette organisation », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Les parlementaires de l’OSCE, institution paneuropéenne de sécurité et de promotion de l’État de droit comprenant 56 pays, avaient adopté le 3 juillet à une large majorité ce texte proposé par la Lituanie et la Slovénie, deux anciens pays communistes.
A la suite de ce vote, la délégation russe avait claqué la porte de l’assemblée.
Moscou est farouchement opposée à toute tentative de placer sur le même plan les régimes d’Adolf Hitler et de Joseph Staline.
La résolution note qu’ »au XXe siècle, les pays européens ont connu deux grands régimes totalitaires, à savoir le nazisme et le stalinisme, qui ont engendré des génocides, des violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, des crimes de guerre ainsi que des crimes contre l’Humanité ».
Accusé de la mort de millions de personnes dans des purges, dans les goulags et lors de la collectivisation forcée des exploitations agricoles, Staline reste néanmoins chez nombre de Russes un héros pour avoir vaincu l’Allemagne nazie au cours de la Seconde guerre mondiale.
Son nom revient de plus en plus souvent dans la rhétorique politique en Russie.