L’ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski ne sera pas gracié s’il ne reconnaît pas sa culpabilité, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev dans un entretien diffusé dimanche comparant son cas à l’affaire Madoff.
« Concernant une grâce pour Khodorkovski ou toute autre personne, cette procédure doit être menée telle que définie par les lois de notre pays », a déclaré M. Medvedev dans un entretien à des médias italiens publié dimanche par le service de presse du Kremlin.
« En d’autres termes, la personne en question doit s’adresser au président, reconnaître sa culpabilité et faire une demande pour qu’une telle décision soit prise en compte. A ce jour, il n’y a rien à discuter », a-t-il poursuivi.
« Khodorkovski et d’autres hommes d’affaires dans notre pays ont été condamnés par décision de justice. Il ne s’agit pas d’un geste politique, mais de la décision d’un tribunal et elle doit être respectée », a ajouté le président russe.
Le président russe a également mis en parallèle le procès Khodorkovski avec l’affaire du financier américain Bernard Madoff, auteur de l’une des plus gigantesques escroqueries de tous les temps condamné le 29 juin à 150 ans de prison par un tribunal de New York.
« Regardez les affaires judiciaires dans d’autres pays. C’est très sérieux. Certains hommes d’affaires sont condamnés à des peines très lourdes, 150 ans aux Etats-Unis », a-t-il dit.
« Et disons que cela ne dérange personne », s’est-il emporté.
« Dans le monde entier le business peut avoir des ennuis (…) et être puni pénalement. Il ne faut pas sortir du contexte telle ou telle affaire », a-t-il poursuivi.
L’ex-chef du groupe pétrolier russe Ioukos, déjà condamné en 2005 à huit ans de prison pour escroquerie à grande échelle et évasion fiscale, comparaît de nouveau depuis le 3 mars devant un tribunal à Moscou pour détournement et revente illégale de pétrole.
Il a plaidé non-coupable et encourt plus de 20 ans de prison.
Ses partisans considèrent que ce procès est motivé par des considérations politiques, visant à éloigner indéfiniment Mikhaïl Khodorkovski, âgé de 45 ans et féroce opposant au Premier ministre Vladimir Poutine, de la scène politique russe.