Russie : Des dizaines de personnes introuvables suite à l’accident de la centrale hydroélectrique

Russie : Des dizaines de personnes introuvables suite à l’accident de la centrale hydroélectrique
russie-des-dizaines-de-personnes-introuvables-suite-a-laccident-de-la-centrale-hydroelectrique.jpg

Le sort des dizaines de personnes toujours portées disparues à la suite de l’accident survenu la veille dans une grande centrale hydroélectrique de Sibérie paraissait de plus en plus incertain mardi, alors que le bilan de la catastrophe atteignait déjà 12 morts.

Quelque 64 personnes n’ont plus donné signe de vie depuis l’accident, qui s’est produit tôt lundi matin à la centrale de Saïano Chouchenskaïa, dans la région de Khakassie, a indiqué le ministre russe des Situations d’urgence, Sergueï Choïgou.

« Malheureusement, nous n’avons pas de nouvelles réconfortantes. Nous ignorons toujours le sort de plus de 60 personnes », a-t-il déclaré d’un air sinistre à la télévision russe.

Vassili Zoubakine, le patron par intérim du groupe public Rushydro, qui gère la centrale, s’est montré encore plus direct : « La découverte de personnes vivantes dans la zone d’inondation est peu probable, nous menons des recherches », a-t-il dit, selon des propos rapportés par les agences de presse russes.

Pour l’heure, le bilan de l’accident s’élève à 12 morts, a-t-il indiqué.

Deux personnes avaient pu lundi être extraites vivantes des décombres par les plongeurs secouristes.

Une quinzaine de blessés a été hospitalisée, ont indiqué les autorités locales.

La centrale, qui est l’une des plus puissantes du monde, avec une capacité de 6,4 millions de kilowatts/heure, est située sur le fleuve Iénisseï, près de la frontière mongole et à environ 4.300 kilomètres à l’est de Moscou.

Son activité a été totalement interrompue.

Une journée de deuil a été décrétée en Khakassie mercredi.

La catastrophe de lundi a été mise sur le compte d’une brusque élévation de la pression de l’eau dans l’une de ses dix turbines, qui aurait provoqué un « choc » et détruit cette turbine ainsi qu’une grande partie de la salle où se trouvaient les appareils.

La thèse d’un attentat terroriste est écartée : « Les spécialistes artificiers du FSB (services secrets, ndlr) n’ont pas découvert de produits explosifs sur les lieux de l’accident », a indiqué le comité d’enquête du parquet russe dans un communiqué.

Des scènes de panique ont été rapportées lundi dans la ville voisine d’Abakan, où des habitants, craignant de périr noyés, se sont enfuis dans les montagnes, a rapporté l’agence RIA Novosti, citant des sources locales.

D’autres se sont rués dans les magasins et stations-services pour y acheter de l’essence et de la nourriture.

Les autorités répètent depuis lundi que le corps du barrage n’a pas été atteint par l’accident et que les populations locales en aval ne courent aucun risque.

L’accident avait sérieusement perturbé lundi l’alimentation en électricité de cinq régions attenantes, que ce soit pour les particuliers ou pour les entreprises.

Tous les consommateurs reçoivent à présent du courant, a assuré le service interrégional de distribution électrique de Sibérie mardi.

Le géant de l’aluminium Rusal, qui utilisait l’énergie bon marché de la centrale pour faire tourner les deux fonderies qu’il détient dans la région, a été contraint de recourir à d’autres sources d’approvisionnement.

La reconstruction de la centrale elle-même risque de prendre « quatre ans ou plus », a annoncé lundi le patron par intérim de Rushydro.

Elle pourrait coûter plus de 10 milliards de roubles (219 millions d’euros), selon le groupe, qui encourt lui-même des pertes de 1,5 milliard de roubles (32 millions d’euros) de pertes par mois.

« L’accident n’aura pas d’impact négatif sur l’alimentation en électricité de la Sibérie durant l’hiver 2009/2010 », a assuré le ministre de l’Energie, Sergueï Chmatko.

En revanche, les consommateurs finaux de Sibérie ne sont pas à l’abri « d’une hausse des prix de 5 à 7% » de l’électricité, a-t-il prévenu.