Rush des estivants ce mois d’août, Les plages, espace public ou privé ?

Rush des estivants ce mois d’août, Les plages, espace public ou privé ?

Bider est une plage dont rêveraient tous les estivants. Un rivage tapissé de sable fin qui se déroule à perte de vue et s’interpose joliment entre la Grande Bleue et une large falaise coiffée, dans bien des endroits, d’une verdure luxuriante.

Pour parvenir à Bider depuis la ville de Marsa Ben-M’hidi, il faut emprunter un chemin qui monte vers l’arrière-pays. La pente et les virages de l’axe routier qui y mène ne dissuadent a priori nullement les vacanciers à s’y rendre. Bien au contraire, les paysages qui meublent le trajet, en particulier la vue plongeante vers la ville de Marsa Ben-M’hidi et de Saïdia (Maroc), poussent de nombreux récalcitrants à céder à la tentation et partant à succomber à la beauté des lieux environnants. Fort heureusement, la montée n’éprouve les voitures qu’un court laps de temps. Car après l’ascension, on s’enfonce dans un décor naturel, embelli par des forêts de pins reposant sur un plateau, sur lequel aussi s’étend une petite bourgade du nom de Chaïb Rassou. En dépassant ce lieu et à six kilomètres de Marsa Ben-M’hidi, on découvre, au détour d’un petit virage, Bider dans toute son immensité envoutante. De cet endroit, il ne reste qu’une descente de quelques mètres pour fouler le sable.

« C’est une plage familiale. Personne ne vous dérangera. Les gendarmes font des rounds continuellement », rassure un gardien de parking. En effet, la majorité des parasols plantés et les tentes dressées appartiennent à des familles. « J’ai découvert Bider l’été dernier. Par le passé, je me rendais seulement à la grande plage de Marsa ou à Moscarda. Mais depuis que je connais cet endroit, je préfère passer la journée ici avec ma famille. Car d’une part, c’est une plage familiale, et de l’autre, elle demeure moyennement fréquentée », tente d’expliquer un vacancier d’Oran. Et d’ajouter : « Il m’arrive aussi souvent de pique-niquer en famille dans l’une des forêts environnantes. C’est un moment que mes enfants affectionnent particulièrement, compte tenu qu’ils aiment depuis leur jeune âge la verdure. » « De nombreuses familles des localités avoisinantes et même de Maghnia préfèrent se rendre dans cette plage. C’est une destination sacrée, puisque on y trouve le calme et la sécurité », abonde dans le même sens un habitant de Bab El Assa. A Bider, on rencontre aussi des passionnés de la pêche à la ligne qui occupent les rochers délimitant la plage côté ouest. Même si les prises se font rares, ils ne désarment pas.

« Notre but n’est pas de faire de belles prises, mais de passer d’agréables moments loin du tumulte de la ville. Ici, on ne sent pas le temps passer, tant la passion de la pêche est dévorante », estime un vieux pêcheur. A Bider, tout est presque parfait. « Il faut faire très attention en entrant dans l’eau, car on risque facilement de se blesser en heurtant une pierre ou un bout de rochet », conseille un jeune. Et d’ajouter : « Il vaut mieux mettre des sandales pour nager pour éviter toute mauvaise surprise. » En effet, dans la partie ouest de la plage, le fond des eaux est plein de pierres. « L’année dernière, il n’y avait pas autant de blocs. Ce phénomène est apparu cet été. Je crois que la houle n’a pas charrié suffisamment de sable du large l’hiver dernier. D’où l’abondance de pierres sous l’eau », explique un sexagénaire de Maghnia. Même durant la nuit et bien que Bider soit plus ou moins enclavée, on y rencontre des groupes d’amis en train de bivouaquer autour d’un feu. « Tous les trois nous avons eu notre bac cette année. Chacun va rejoindre son université dès la rentrée. Pour raffermir davantage notre amitié, nous avons décidé de passer les vacances ensemble. A Bider, nous avons projeté de passer une semaine à la belle étoile », confie un bachelier de Maghnia. « On ne risque rien ici », observe son ami.

A. L.